Accusé d’avoir engrossé la petite KH. Guissé, âgée de 14 ans, Youssou Kébé avait nié catégoriquement les faits et avait même suggéré un test Adn pour prouver sa non paternité. Alors que le test se révèle positif, ce quinquagénaire a affirmé n’avoir pas pénétré la victime mais avoi juste frotté son sexe contre elle.
» Il est coupable, il est coupable. Madame la présidente je vous demande de condamner le prévenu à 10 ans ferme » . C’est en ces termes que le représentant du parquet a requis contre Youssou Kébé.
Ce dernier qui comparaissait, ce lundi 14 mars devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour les faits de viol suivi de grossesse et de pédophilie a en effet outré plus d’un en tentant de jeter l’opprobre sur sa victime.
En effet, en juin dernier Youssou Kébé avait été interpellé par la police puisqu’accusé du viol de Kh. Guissé. La jeune fille qui était enceinte de 03 mois à l’époque, soutient qu’un jour, le sieur Kébé l’avait envoyée lui acheter du lait caillé. A son retour, celui-ci, dit-elle, l’a tirée par le bras avant de la contraindre à des relations sexuelles sous la menace d’un couteau.
Jurant sur le saint Coran, le mis en cause clame innocence et fait savoir aux policiers qu’il était prêt à se soumettre à un test de paternité.
Devant la véhémence de ses dénégations, les policiers décident alors de le relâcher. Mais 04 mois après, le parquet jugeant les faits graves, ordonne son déferrement. Par la même occasion, un test Adn est ordonné afin de prouver la paternité du prévenu mais permettre également à la justice d’avoir un élément de preuve.
Le résultat est sans équivoque, ce quinquagénaire polygame (deux épouses), est bien le père du garçon, né, il y a quelques mois.
Malgré ce fait accablant, Youssou Kébé ne s’est pas toujours avoué vaincu. Même s’il reconnaît être le père de l’enfant, il a tenté de se disculper. » Sans le test Adn, je n’aurais pas reconnu la paternité. Je ne pensais pas qu’elle pouvait tomber enceinte car je ne l’ai pas pénétrée. C’est elle qui a pris mon sexe pour le frotter contre le sien« , se défend le prévenu qui s’empresse de présenter ses excuses, avant de se justifier : » j’ai été emporté par Satan car j’ai deux épouses « .
Une demande d’excuses qui a laissé de marbre l’un des assesseurs de la présidente de l’audience. Très outré par les propos du prévenu, le juge lance à ce dernier : » vous êtes de mauvaise foi en accusant la victime de vous avoir provoqué. Et sans le test Adn, vous risquiez d’induire le tribunal en erreur« .
S’inscrivant dans cette logique, l’avocat de la partie civile a réclamé la somme de 25 millions à titre de dommages et intérêts. » Il mérite véritablement une sanction financière pour qu’il regrette cet acte durant toute sa vie « , a soutenu Me Ousseynou Gaye qui explique que sa demande se justifie par le fait que la cliente a subi les quolibets de son quartier qui l’indexe » la violée « .
La défense a pour sa part écarté le viol, arguant qu’il s’agit de corruption de mineure. Aussi Me Moustapha Diop a demandé au tribunal d’accorder des circonstances atténuantes à son client.
Le tribunal rend son délibéré le 18 mars prochain.
NETTALI.NET