À quelques exceptions près, l’homme dispose d’équipes gouvernemen- tales et de collaborateurs peu sou- cieux de l’intérêt général. Nombre de ses lieutenants ignorent les principes élémentaires qui sous- tendent les missions pour les- quelles ils ont été investis.
C’est l’un des présidents de la République les plus crédibles d’Afrique, voire du monde. Son expérience de l’État n’est plus à démontrer. Sa vision pour un Sé- négal et une Afrique épanouis et libre ne fait l’ombre d’aucun doute. Politiquement très doué et professionnellement rompu aux tâches dévolues à un chef d’État dans les démocraties modernes, Macky Sall a, de façon générale, été très mal entouré depuis son ac- cession à la magistrature suprême. À quelques exceptions près, l’homme dispose d’équipes gouvernementales et de colla- borateurs peu soucieux de l’in- térêt général. Pis, nombre de ses lieutenants ignorent les prin- cipes élémentaires qui doivent sous-tendre les missions pour lesquelles ils ont été investis des tâches qui devraient être les leurs. D’une suffisance irasci- ble, ils sont d’une cupidité et d’une arrogance qui pousse le bas peuple chaque jour un peu plus, au mécontentement.
Macky Sall, artisan des nom- breux chantiers qui sautent de nos jours à l’œil nu, l’a été de- puis qu’il a commencé à travail- ler aux côtés du président Wade en qualité de directeur général, de ministre plusieurs fois et sur- tout de premier ministre. Compte non tenu des grandes réformes pour lesquelles il apporta sa touche autant au niveau de l’exé- cutif, du judiciaire que du légis- latif. L’actuel chef de l’État est de tout temps intervenu dans tous les secteurs de la vie socio- économique de notre pays, sou- lageant du coup des centaines de milliers, voire des millions de
nos compatriotes. Il est par conséquent fondé à s’emporter quelques fois au regard de tous les moyens et de toutes les direc- tives qu’il a toujours donnés afin que chaque Sénégalaise et chaque Sénégalais puisse se sen- tir à l’aise dans son panier. Il est dommage que plusieurs fois, le locataire de l’avenue du prési- dent Senghor soit victime de ses supposés plus proches serviteurs. Le chef de l’État se trouve étran- gement mal barré.
Aux carences communication- nelles dans la vulgarisation de ses réalisations, s’ajoute une peur bleue de nombre de ses mi- nistres et autres seconds couteaux, d’assumer leur engagement et leur loyauté envers ce leader qui leur a fait confiance. Macky Sall, c’est l’incarnation d’une solide volonté politique faite d’un atta- chement sans faille à ce qu’il est convenu d’appeler la Gestion Axée sur les Résultats.
Pédagogue hors pair, l’homme accorde à la solidarité gouver- nementale une importance sin- gulière. C’est donc de bonne foi que le président Macky Sall choisit ses collaborateurs. Cela aux fins de l’aider à atteindre les objectifs d’émergence qu’il a fini de se fixer depuis le pro- gramme Yoonu Yokute dont les incommensurables ambitions pour un Sénégal meilleur l’ont poussé à en faire un prolonge- ment dénommé Plan Sénégal Émergent. Un plan dont tous les axes essentiels militent en fa- veur de notre mieux être.
Le capital humain et le dévelop- pement durable en sont une par- faite illustration. C’est la raison fondamentale pour laquelle il mit en chantiers l’ensemble du territoire national de Diamnia- dio à Tambacounda en passant par Ziguinchor, Sedhiou, Diour- bel, Kaolack, Fatick, Matam…. C’est aussi pourquoi il a injecté plusieurs milliards de nos francs dans les secteurs public et privé mais aussi dans l’informel. Il créa des mécanismes de finance- ment et mit en place des straté- gies d’accompagnement ; ce sont le Fongip, le FONSIS, l’ANPEJ, la BNDE, la DER…le CNIEJ tout récemment pour le compte de la jeunesse et des femmes dont le soulagement reste son cheval de bataille. Macky Sall peut réussir. Il doit réussir. Puisqu’en 9 ans de pouvoir, il aura réalisé ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’a pu réaliser.
Le découragement d’une cer- taine frange du peuple a été ma- térialisé par les manifestations de mars dernier au cours des- quelles l’on a assisté certes à des scènes de pillages et de van- dalisme, mais à l’expression d’un certain nombre de besoins parmi lesquels le besoin vital de se nourrir. Quel paradoxe pour un Etat qui aura tellement in- vesti à presque tous les niveaux! Le ver est par conséquent dans le fruit des tâches que distribue le chef de l’État. Il a les cartes en main. Il a l’ultime occasion de les redistribuer. Sous peine de voir tous ses efforts voler en éclats. Beaucoup de sénégalais sont de nos jours perdus dans ce qui se passe autour d’eux. Ils sont frus- trés car ils demeurent convaincus que notre pays pouvait dépasser le stade où il se trouve.
Grâce à un président absolu- ment compétent avec un leader- ship reconnu même de ses adversaires les plus féroces. Mais il devra procéder en ur- gence à un changement de para- digme dans la distribution et suivi des recommandations qui sont les siennes en sa qualité de numéro 1 du Sénégal ! C’est aussi cela la défense des intérêts de son pays avec toujours à l’es- prit le fameux adage selon le- quel les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ».
Par Mamadou Biguine Guéye