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“Stades non homologués, à nouveau ils nous couvrent de honte” (Par Falilou Cissé Bamako)

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« Je pensais que le Sénégal était largement en avance sur les autres pays de la sous-région » me disait hier un ami d’un pays voisin. Pour diluer ma honte, ma réponse a été de dire que ce sont les travaux d’embellissement qui ont pris du retard. En apprenant ce matin qu’aucun de nos stades n’est homologué par la CAF pour abriter les rencontres dans le cadre des éliminatoires de la coupe du monde, nous avons tous été meurtris par le caractère invraisemblable et étrange d’une si brutale information. Revoilà la honte qui nous ronge !

Ceci explique cela. Depuis l’accession du Sénégal à l’indépendance, des générations de génie en foot se sont succédés. Malgré cela, jusqu’aujourd’hui, le nom de notre pays est absent dans le tableau des palmarès du continent. Eloquente illustration de ce qui est entrain de devenir une tradition bien de chez nous : Le foot, au Sénégal, ne peut pas être une oasis dans le désert.

Pourquoi depuis 61 ans, nous en sommes encore là, échouant dans tous les domaines ? Pourquoi à peine soulevés, tous les espoirs virent spectaculairement au cauchemar ? Pourquoi un pays réputé par la qualité et la compétence des hommes et femmes qui le composent ne fait que tourner autour de l’arbre, s’il ne fait pas un pas en avant, deux en arrière ? Pourquoi nous regardons souvent les autres avec mépris et un brin de complexe de supériorité alors que nous filons tout droit, toute honte bue, vers le dernier de la classe ?

Entendons-nous bien. Il ne s’agit pas d’être nihiliste. Il y’a eu un balbutiement de réalisations infrastructurels. Mais que représente ces embryons face à la manne financière entrée dans ce pays depuis plus de 60 ans ? Le développement est un tout. La prestigieuse UCAD est entrain de péricliter, les hôpitaux régionaux sont restés des dispensaires, les paysans ne travaillent que trois mois, les partis politiques sont au nombre de 350, la prison centrale de Dakar est entrain de craquer. Quelle grosse et nauséabonde farce ! Le présent et l’avenir de ce pays sont à réinventer. Même le basket qui nous faisait rêver a cédé le podium à nos voisins immédiat.  

Au même moment, on se réveille un bon jour pour nous apprendre qu’au Sénégal pays classé première équipe en Afrique, il ne compte pas un seul stade aux normes requises. Comment comprendre alors que depuis le lancement des travaux destinés à la « mise en norme pour abriter les rencontres internationales d’envergure » selon les mots du premier ministre Dione, il y’a de cela 6 ans, le bijou promis et tant chanté tarde à briller ?

Comment comprendre que les travaux de mise « a normes internationales » couteraient la somme de 1 milliards 850 millions, 123 mille 059 francs Cfa pour, pour un seul résultat, la non-homologation du stade de Thiés jumelle de Dakar ?

Comment comprendre que tout le monde est conscient que quelque part, quelqu’un n’a pas fait son travail malgré la rondelette somme d’argent avancée et que la plus petite voix ne daigne s’élever, ne serait -ce que pour informer sur l’Etat d’avancement des travaux ? Pour toute explication, le ministre amis des chanteurs et des lutteurs nous sert : « ce n’est pas la première fois ». J’ai envie de rétorquer : Monsieur le ministre, vous étiez là pendant 9 ans pour faire disparaître à jamais ce bout de phrase très désagréable à entendre. 

Résultat des courses : le Sénégal est obligé d’établir ses quartiers au Maroc ou au Cap-Vert. Quelle honte !!! Que faisaient les autorités sénégalaises lorsque ces pays travaillaient ? Avec ce manque de sérieux et cet amateurisme qui semblent s’imposer comme un triste legs de régime à régime nous ne sommes pas encore à l’abris de l’accumulation des humiliations et de l’évaporation des espoirs.

Pendant ce temps, des meetings politiques sont organisés à coup de centaines de millions. Et on veut continuer ainsi jusqu’à l’extinction du soleil comme disait « mburu » différant le développement à la fin des temps. Sacré hommes politiques de chez nous ! Dès demain, ils vont aller occuper les plateaux de télé pour nous lancer à la figure des explications qui ont fini de griser nos oreilles. Y’a t – il un pilote dans l’avion ?

Falilou Cissé Bamako 0022394206687
                            
 
 
 

1 COMMENTAIRE

  1. Monsieur fallo cisse, c’est triste et gênant ce qui nous arrive. Le senegal veut avoir de bons résultats et un gros palmarès international sans y mettre les moyens et cela sera toujours un échec. On est incapable d’avoir des infrastructures sportives encore moins d’en prendre soin. Je me rappelle quand j’étais jeune arbitre de football, J’ai assiste a la coupe d’Afrique des nations de football senegal 92 pour les matches joués a Ziguinchor. Tous les trois stades de la ville ont été rénovés presque a neuf (pelouse, gradins, vestiaires ect). Le stade Aline sitoé Diatta, le stade de Néma (devenue stade jules bocandé) le stade municipal (devenu Pedro gomis). Mais une ou deux années après, ils sont devenus méconnaissables car délabrés et pourtant il y’avait même un directeur du stade qui habite au sein même du stade aline sitoe (filets volés, toilettes détruits, outils de la robinetterie volés, pelouse devenu un champ de patate etc). Je me rappelle même que en saison des pluies, a chaque fois que j’arbitrais au state Aline sitoe Diatta, le lendemain j’étais malade avec une sensation d’être grippé, des frissons, des maux de dents etc. on arbitrait dans un pelouse devenu du poto poto (boueuse), des vestiaires qui puaient et je me disais il y’a juste une année des stars du football africains a l’image de Abedi pelé, Rabah madjer, Youssoupha Fofana, kalusha bouyala, Antony bafoe, yeboa, Abdoulaye Traore ben badi, Omar ben Salah pour ne citer que ceux la étaient dans ces vestiaires pour préparer leurs matchs et leurs périodes de pause a la mi-temps. Voila, voir aujourd’hui le stade de l’amitié ou celui de Demba Diop devenir juste des musées du football sénégalais donne juste mal au cœur. Un ministre des sports qui passe tout son temps a faire de la politique politicienne ou a faire des combines beuré avec les lutteurs ou avec l’ancien éternel président du CNG Aliou sarr (ca va faire bientôt 30 ans qu’on n’est pas capable de faire une fédération de lutte). Un président de fédération Augustin Senghor qui s’occupe plus d’autres activités que de football (il est en même temps, avocat, maire de Gorée, président du club de l’US Gorée, vice président de la CAF, membre du comite exécutif de la Fifa, membre du bureau de l’alliance force du progrès etc.), alors juste un chasseur de prime. A coté de lui Abdoulaye sow, qui est ministre de la république et en même temps vice président de la fédération de football. Pensez vous vraiment que ces gens ont le temps de s’occuper de football mis a part quand ils attendent l’arrivée du cheque de leurs primes de voyages. Alors, moi personnellement j’ai arrêté de souffrir du football sénégalais. La dernière CAN, je ne l’ai presque pas regardé pour ne pas avoir des frustrations, pas seulement a cause des résultats mais surtout de la qualité médiocre du jeu servit par l’equipe de aliou cissé depuis plus de 5 ans. A la fin de cette finale, quand j’ai vu le résultat j’avais juste de la pitié et de la désolation pour cette génération de footballeurs qui va passer son tour sans rien gagner.

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