Le Groupement des armateurs et industries de la pêche du Sénégal (Gaipes) a tenu hier, jeudi 17 mars à Dakar, une conférence de presse pour dénoncer le « bradage » des ressources halieutiques par les bateaux pirates cantonnés par le Ministère de l’Economie Maritime dirigé par Koureychi Thiam. L’occasion était également pour eux, de s’insurger contre la nouvelle taxe de soutien au plan de relance de la Senelec dénommé Takkal.
Le Groupement des armateurs et industries de la pêche du Sénégal (Gaipes) a estimé que « l’une des grosses difficultés auxquelles les professionnels de la pêche maritime sont confrontés est l’état dégradé des ressources halieutiques ». Ces acteurs de pêche d’ajouter : « la principale raison de cette situation a été sans doute l’activité des navires russes qui ont péché au Sénégal de 1992 à 1999 sous le fameux cadre appelé à l’époque « les accords secrets ».
C’est dans ce cadre que la Directrice de Amerger Casamance, Fatou Niang Ndiaye, qualifiant ces bateaux de « monstres », a soutenu que « ces navires sont des mastodontes de 100 m de long et 10 m de haut qui, si on les laisse faire, il n’y aura plus de poissons dans notre pays ». Mme Ndiaye de poursuivre : « avec un système de pêche aussi destructeur et ravageur que celui-ci, ce sont toutes les ressources qui sont capturées pour devenir soit des produits élaborés, soit des produits congelés, soit de la farine ou l’huile de poisson. Tout ce travail se fait à bord du bateau car il s’agit de grosses usines flottantes ».
Les professionnels du Gaipes ont pris pour responsable de cette situation le ministre de l’Economie maritime qui, selon eux, avait promis d’abandonner définitivement le projet d’introduction de navires étrangers. Promesse non tenue, selon eux, compte tenu des récentes sorties du ministre dans la presse. Ils ont aussi révélé que ces navires dont les licences auraient été officiellement refusées, exercent tranquillement leurs activités de pêche, de jour comme de nuit, sans être arraisonnées, ni même inquiétées.
C’est sous ce rapport que le secrétaire permanent du Gaipes a estimé que le secteur de la pêche est un facteur de stabilité sociale. A cet effet, il pense que l’attitude des autorités devant un problème aussi important qui risque d’hypothéquer l’avenir d’un secteur vital pour l’économie nationale , « nous amène à prendre l’opinion nationale et internationale à témoin sur le drame qui sévit dans le secteur de la pêche ».
Le vice-président du Gaipes, Adama Lam a, en outre, souligné que ces bateaux « massacrent » quotidiennement la faune marine et en toute impunité. Ce qui est d’autant plus grave que le stock ciblé participe au maintien de la biodiversité, par le rôle qu’il joue dans la chaine alimentaire de l’écosystème.
M. Lam a aussi révélé que ces bateaux devraient pécher près de 300 mille tonnes de poissons et que la contrepartie financière serait de 17 F Cfa par kilogramme soit près de 5 milliards de F Cfa. Par conséquent, estime t-il, on peut estimer le manque à gagner au kilo à 383 F Cfa. « Si on l’applique au tonnage, on aura un manque à gagner total de 115 milliards de F Cfa ».
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