Le terrorisme est dans le Sahel, on le sait, pour ses ressources minérales. Ce qu’on sait moins, ce sont les sources du terrorisme. Le Ministre de la Défense du Nigeria a expliqué pourquoi il était difficile de combattre Boko Haram.
Il indique que les populations du Nord -est du Nigeria s’estiment abandonnées par l’Etat central et souvent par leurs enfants chômeurs formés à l’école de la république post-coloniale. Une manière de reconnaître que les populations apportent leur soutien à Boko Haram. Ainsi donc, le terrorisme est favorisé par la faillite des politiques publiques qui plongent plus de la moitié des populations africaines dans des trappes de pauvreté. Voilà le problème.
Le lendemain de la célébration du 23 juin à Grand Yoff, le Président Macky Sall a fait voter par les députés BBY une loi pénale qui va assimiler les troubles à l’ordre public, les manifestations réprimées à du terrorisme. Mieux, désormais, Partis politiques, Dahiraas, ONG et Syndicats sont menacés de dissolution ou de confiscation de leurs biens, si par hasard, un de leurs membres est condamné pour terrorisme, assimilé désormais aux troubles à l’ordre public ou à la dégradation de biens publics ou à des malfaiteurs , etc.
C’est la nouvelle trouvaille de Macky Sall pour réduire l’opposition à sa plus simple expression, après la transhumance, les deals, la condamnation en justice, l’emprisonnement et l’intimidation. Avec en prime, 2,4 milliards ont été dégagés dans la LFR 2021 pour recruter trois mille policiers, de quoi caser les nervis de l’APR.
L’opposition va se renouveler par nécessité. Les populations prises dans des trappes de pauvreté et qui font face tous les jours à l’arrogance des nouveaux riches du régime et de la famille FayeSall, sont la base de l’opposition au régime de Macky Sall. Si Macky Sall réussit à casser l’élite politique de l’opposition démocratique et patriotique en utilisant les moyens de l’Etat, il va ouvrir les vannes à des forces comme Boko Haram au Sénégal. Qu’on se le tienne pour dit ! Et on ne le laissera pas faire !
Dossier nouveau : Les « réalisations » de Macky Sall favorisent-elles l’emploi des jeunes ?
Pour BBY et ses militants, l’action politique se résume à dépenser des milliards pour des réalisations, infrastructures classiques, routes, pistes, forages, stades, etc. Tel est pour eux la finalité affichée de la politique publique. Aucun questionnement sur la qualité des infrastructures, leur maintenance, leurs coûts et sur la dette à rembourser qui a servi à les construire. Ce qui compte pour eux, c’est l’image qui va être le support de la propagande pour endormir les populations. La finalité économique des infrastructures importe peu pour Macky Sall. C’est là la source de la faillite de ses politiques publiques.
Or, les infrastructures doivent obéir au projet d’industrialisation planifié et bien pensé. Sinon, elles ouvrent la voie à la corruption, aux mal-façons, aux éléphants blancs et accentuent les inégalités sociales et régionales.
Il y a plus deux cent mille demandeurs d’emploi au Sénégal par an. Autrement dit, depuis 2012, Macky Sall a fait face à deux millions de jeunes demandeurs d’emploi. Le nombre de sénégalais qui ont des revenus stables dans les secteurs modernes et informels ne dépassent pas cinq cent mille en 2021. En 2011, je l’avais estimé à un peu plus de quatre cent mille et le patronat sénégalais l’avait confirmé.
Voilà qui montre l’ampleur de l’échec de Macky Sall. Il n’a fait que satisfaire 5% de la demande d’emplois, alors que l’Assemblée nationale lui a voté plus de trente-cinq mille milliards de budget depuis 2012. La preuve est faite que ses distributions de financement tous azimuts, micro finance, Anpj, Der, LFR 2021 relèvent du gaspillage politicien.