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«Aujourd’hui beaucoup de magistrats qui sont nommés à des postes de responsabilités le sont à titre intérimaire»

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Le poste des doyens des juges n’est toujours pas promu à ma connaissance et c’est l’un des cabinets les plus important ou qui gère beaucoup de grands dossiers et ça serai bien qu’il y ait un responsable à ce niveau. La question de la justice est une question extrêmement importante en démocratie

Ce n’est pas pour rien que l’on parle des trois (3) pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Et au Sénégal, on a tellement saisi l’importance qu’on l’a élevée au rang de pouvoir. Ce qui veut dire que normalement, dans la gouvernance, la justice joue un rôle important. Mais ce qu’on a constaté depuis plusieurs années, mais cela s’est empiré tout dernièrement, c’est qu’il y a beaucoup de difficultés dans le fonctionnement de la justice. Nous recevons des dénonciations au quotidien parce que c’est ce malaise qui persiste qui amène certains conflits à la surface au niveau des citoyens. On a vu ce qui s’est passé à Kaolack entre des magistrats de haut rang, on assiste souvent à des difficultés avec les justiciables qui dénoncent le fonctionnement de la justice. Parce que, pour nous, et ça l’Union des Magistrats du Sénégal (UMS) l’a recommandée depuis très longtemps à la suite d’un colloque où les principaux acteurs ont été entendus, c’est qu’il faut nécessairement des réformes et apparemment le pouvoir refuse de monder ces réponses là. C’est peut-être pour nous le principal problème parce que beaucoup de choses ne fonctionnent plus normalement et ça détint même sur la façon de percevoir la justice. Aujourd’hui, dans la perception des citoyens, l’un des plus grands problèmes, c’est la façon dont la justice fonctionne et ça il faut le corriger.

«QUE DES MAGISTRATS DEMISSIONNENT POUR REJOINDRE LE BARREAU, C’EST PREVU ET ORGANISE PAR LES TEXTES, MAIS…»

Que des juges où des magistrats démissionnent pour rejoindre le barreau, ça a toujours eu lieu et c’est prévu et organisé par les textes. Et, au rythme où ça va, pour moi, ce n’est pas un grand rythme qui mérite d’être dénoncé. C’est vrai qu’à un moment, certains magistrats peuvent ne pas se sentir à l’aise dans le fonctionnement et se retirer. C’est normal dans un Etat de droit, c’est comme ça que cela fonctionne. Par contre, les dysfonctionnements que je pointe du doigt sont ceux qui sont visibles à l’œil nu.

Par exemple, le fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature ; tout le monde sait que le président de la République et le ministre de la Justice qui y siège, pèsent sur les décisions, même si on entend souvent dire du côté de l’Etat qu’ils sont là tout simplement et qu’ils n’influent pas un peu sur les décisions. Mais on sait, quand on discute avec les magistrats, que les propositions sont faites par le ministre de la Justice et que les autres membres du Conseil n’ont même pas le temps de voir les propositions et de les étudier Donc c’est pourquoi ils réagissent toujours après coup. Ça c’est un problème. Et l’autre problème, c’est le grand nombre de magistrats intérimaires. Aujourd’hui, beaucoup de magistrats qui sont nommés à des postes de responsabilités le sont à titre intérimaire simplement parce qu’ils y sont nommés, ils n’ont pas le grade pour l’être et c’est ce qui les fragilisent. Parce que quand vous êtes nommés à titre intérimaire, vous ne pouvez bénéficier de la règle de l’inamovibilité qui veut que quand un magistrat doit être déplacé, que l’ont requiert l’avis de ce magistrat si c’est un magistrat qui siège et s’il n’est pas d’accord, il ne part pas.

«ENTRE 500 ET 600 MAGISTRATS POUR 17 MILLIONS DE SENEGALAIS, C’EST VRAIMENT TRES MINIME»

Aujourd’hui, au Sénégal, nous tournons entre 500 et 600 magistrats pour 17 millions de sénégalais, c’est vraiment très minime ; c’est ça qui fait que les rôles sont surchargés, surtout à Dakar où il y a trop de dossiers par jour ; ce qui fait que des gens qui devaient normalement faire une ou deux journées en prison ou même pas, peuvent faire quinze jours en prison parce que c’est des dossiers qui sont renvoyés. Et tout ça, c’est des dysfonctionnements qui reflètent directement sur les libertés des citoyens et leur façon de vivre. Il s’y ajoute maintenant le grand nombre des magistrats en détachement. Beaucoup d’entre eux demandent à être détachés dans des postes que des non magistrats peuvent occuper. Les magistrats n’ont qu’à aller faire le travail pour lequel qu’ils sont payés».

ADAMA MBENGUE, PRESIDENT D’ADHA : «Il n’y a rien qui oblige que l’on tienne le Conseil supé- rieur de la magistrature…»

Entre la non tenue du Conseil supérieur de la magistrature depuis un an, alors qu’il y a des postes vacants à pourvoir, et les nombreux cas de nominations et le maintien comme intérimaire de plusieurs autres magistrats à des poste de responsabilité dans différentes juridictions, sans compter les questions de réforme de la magistrature et de l’indépendance de a justice, le malaise semble persister dans la magistrature. Non content du fonctionnement de leur corporation, deux autres juges viennent de claquer la porte de la magistrature, pour intégrer le Barreau. Après la démission il y a quelques années du juge Ibrahima Hamidou Dème.

Selon «Les Échos», il s’agit de Djiby Seydi et Dionwar Souaré, qui ont rejoint le Barreau. Ils ont prêté serment, lundi dernier, 28 juin, devant la Cour d’appel de Dakar. Catalogués comme des juges «récalcitrants», ils n’auraient jamais été contents du fonctionnement de leur corporation. Interpellé, par téléphone, sur ce malaise et le nombre insuffisant de magistrats qui ne facilite pas la diligence et l’évacuation rapide des dossiers judiciaires, Adama Mbengue, président de l’Action pour le droit humains et l’amitié (ADHA) souligne qu’«Il n’y a rien qui oblige que l’on tienne le Conseil supérieur de la magistrature…
Et, par rapport au nombre de magistrats, il y a environ 500 ou 600 et ce nombre est alertant. On peut trouver dans les régions lointaines un seul juge d’instruction, ce qui montre qu’il y a insuffisance en termes de juridiction. L’État doit donner les moyens pour le recrutement des magistrats».

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