Le 2e congrès ordinaire de l’Alliance des forces de progrès (Afp) a été l’occasion pour les leaders de Bennoo Siggil Senegaal de réaffirmer leur volonté d’aller unis à l’élection présidentielle de 2012. Cependant, Mansour Sy Jamil leur exhorte à se faire confiance. C’est un deuxième congrès ordinaire aux allures d’une véritable démonstration de force que celui de l’Alliance des forces de progrès (Afp) qui a relevé le défi de la mobilisation, samedi dernier. En effet, la salle de l’Unité africaine du Cices était trop petite pour contenir tous les militants «progressistes» venus de tous les coins du Sénégal. Tout de blanc vêtus, foulard blanc à la main, ils ont accueilli leur Secrétaire général, Moustapha Niasse, dans une ambiance électrique. «Afp ! Bennoo !», scandent-ils. Le ton est ainsi donné. Moustapha Niasse, plus que réconforté, a réaffirmé sa volonté de voir l’opposition unie en perspective de l’élection présidentielle de 2012. «Le temps de l’unité est venu, le temps du grand rassemblement auquel j’appelle tous les Sénégalais est venu (…) C’est le temps de l’histoire qui, en fait, est venue. Alors organisons-nous», appelle l’ex-Premier ministre.
Pour lui, l’heure est grave. Et de décrire la situation actuelle du pays : «Les descriptions mensongères, les excuses complaisantes, les bilans trafiqués, la déliquescence de la puissance publique, l’accroissement débridé de la pauvreté, le chômage endémique et les scandales financiers de toutes sortes ont envahi l’espace politique national et ravalé au dernier rang les espérances et tout optimisme vers la fin d’une crise dévastatrice.» Un discours auquel le Pr Abdoulaye Bathily, leader de la Ligue démocratique (Ld), adhère. «Bennoo Siggil Senegaal ne peut que s’allier à cette déclaration qui va dans le sens de l’histoire.» Réconforté par la forte présence des leaders de l’opposition, le chef de file de la Ld est convaincu qu’une «nouvelle page de l’histoire du Sénégal est en train de s’ouvrir ; la page de la victoire, la page que les Assises nationales ont permis d’écrire». «Ce qui reste, dit-il, c’est la mobilisation des militants. Bennoo sera uni ; Bennoo va gagner.» De quoi galvaniser le public qui ne souhaite que le départ de Wade. «Na dem ! Na dem ! (qu’il s’en aille ! Qu’il s’en aille !)».
LE SERMON DE JAMIL AUX LEADERS DE BENNOO
Mais pour Serigne Mansour Sy Jamil, leader du mouvement citoyen Beuss du niak, cette victoire annoncée ne saurait être réelle, tant que les leaders de Bennoo ne se feront pas «confiance». Ce qui est loin d’être le cas, à ses yeux. Il en veut pour preuve, la marche que Bennoo a initiée le 19 mars dernier. «J’ai été étonné de voir que même Sidy Lamine Niasse, et le mouvement Y en à marre ont plus mobilisé que Bennoo, ce jour-là.» Un conseil : «Il faut que les leaders se fassent confiance et arrêtent de se regarder en chiens de faïence.» Le sermon du marabout Jamil sera-t-il entendu ? En tout cas Macky Sall, leader de l’Alliance pour la République (Apr), pour sa part, se dit engagé à «consolider l’unité de Bennoo» et à «travailler aux conditions d’un changement véritable en 2012». Interpellé à sa sortie sur la question de la candidature unique de l’opposition, il maintient sa position. «La candidature unique, c’est une des options d’une certaine frange des partis. Nous, nous avons notre option (la candidature plurielle). L’unité ne signifie pas forcément une candidature unique. Le plus important, c’est de travailler ensemble, et d’arriver à des consensus importants pour que, quel que soit le schéma, nous puissions travailler ensemble.» Toutefois, ce discours est loin de convaincre Talla Sylla qui adopte une option radicale. Aux leaders de Bennoo, le leader de Jëf-Jël dira. «A chaque fois qu’on parle de l’élection de 2012, on constate des divergences en notre sein. Mais nous parvenons à nous accorder à chaque fois que les populations crient leur ras-le bol. C’est pourquoi, le grand Bennoo ne peut se faire que sur le terrain politique maintenant.» Et le leader du mouvement Wallu de donner rendez-vous aux Sénégalais le 4 avril prochain, fête de l’Indépendance de notre pays pour pousser Me Wade à rendre le pouvoir.
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