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“Confréries et laïcités : Quelles postures ?” (Par Ndukur Kacc Essiluwa Ndao)

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Nous sommes assis sur de grands malentendus en parlant de laïcité.
Mais sans doute il existe plusieurs laïcités. Ce n’est pas seulement du sécularisme. Le problème vient du fait qu’on fait référence au concept au sens européen et encore. Et même si on remonte l’histoire le pouvoir religieux et le pourvoir temporel étaient liés même dans la Rome antique. Nous avons un problème de référencement du concept au plan géographique et historique. Car le débat est biaisé entre les occidentalophobes et occudentalophiles. C’est sans doute caricatural mais nous ne semblons pas en sortir à cause des rigidités des narcissismes religieux. Du coup, tout est ramené ou réduit à l’Europe.

Le plus grand danger pour nous c’est l’intolérance confrerique avec ses logiques hégémoniques tentaculaires. Le discours actuel est hégémonique et nihiliste. Il ne reconnait plus un espace pour les autres. Pourtant, le discours soufi était un humaniste. Nous avons besoin d’abord de nous acrocher sur le repère puis sur la finalité si nous voulons débattre sereinement de ces questions. Ainsi, un accord sur des définitions de la laïcité nous permettra t’il de bâtir une autre forme de gouvernance différente du modèle hérité du colonialisme ?

Il nous faut impérativement rebâtir la liberté de conscience. Les velléités de forcer une identité civile commune se font sous l’impulsion des forces qui nous viennent notamment des lobbies et autres loges. Alors comment neutraliser toutes ces forces par un pacte social qui les isole ou qui amoindri leurs logiques hégémoniques ? Quelle place pour cette majorité silencieuse ? On voit bien comment les logiques hégémoniques essayent de ceinturer l’Etat avec leurs télés, radios, leur quota dans les appareils d’Etat.

Il ne faut pas sous estimer la résilience des majorités silencieuses. Ni le prosélytisme des religions révélées , ni la violence coloniale, ni les coups fourrés neocolonialiste, ni le populisme des confreries n’a pu casser les formes d’expressions. Jusqu’où cette résilience peut elle allée au regard de la cartographie des acteurs et de leurs logiques poussives et tentaculaires ? Difficile de répondre à cette question. Peut etre que la laïcité telle que discutée est juste politique. Doit on réduire la question à la liberté de culte et à la séparation des pouvoirs ?

Et si le problème n’est pas la religion mais plutôt l’état d’essence néocolonialiste ? Et si l’anomalie, la fabrication sénégalaise des confreries sont devenues nombrilistes et tentaculaires au point de s’allier à l’Etat pour consolider leur influence et s’opposer à toute réforme. De cette manière, toutes les velléités de changement sont vilipendées sous le prisme de l’Occident. Peut etre jouent-ils leur propre survie si une laïcité plurielle se met en place ? Les « solidarités organiques » entre l’Etat et les confréries sont connues. Ces deux entités sont en relation permanente voire dans une sainte alliance que les soubresauts accidentels n’ont jamais pu remettre en cause. C’est cela aussi l’essence colonialiste de notre Etat. C’est un autre ressort colonial qui persiste. Les conféries ont survécu par accommodement à l’ordre colonial et post indépendance. Le rapport n’a pas changé . Il est souvent fait de chantages réciproques et désamour ponctuel. Ce qui a changé plutôt, c’ést juste un Etat plus mou et plus de petits fils devenus des affairistes.

Pouvons nous confier notre commun vouloir vivre à ces forces et fonder une gouvernance qui fera mieux que la laïcité d’emprunt sur laquelle tirent les « clériconationalistes occidentalophobes » face à des « gaucho-occidentalophiles » ? Le septicisme est permis même s’il faut encourager la réflexion.

Ndukur Kacc Essiluwa Ndao – NKEN

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