Plus de la moitié de la population en Afghanistan un nombre record de près de 23 millions de personnes sera confrontée à une forte insécurité alimentaire dès le mois de novembre 2021. C’est le constat alarmant que dressent, dans un rapport conjoint, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
La FAO et le PAM soulignent que le financement actuel de l’aide humanitaire en Afghanistan est une goutte d’eau dans la mer et demande une importante mobilisation des ressources pour répondre à l’ampleur des besoins. La crise alimentaire en Afghanistan est déjà plus grave que celles en Syrie ou au Yémen, et seule la République démocratique du Congo est dans une situation plus désespérée, ont indiqué à l’AFP des responsables onusiens. Ainsi, selon le PAM, 37% d’Afghans en plus ont basculé dans cette insécurité alimentaire aiguë par rapport à avril 2021. Parmi eux, 3,2 millions d’enfants de moins de cinq ans souffriront de malnutrition aiguë d’ici la fin de l’année.
Le « froid » arrive
Pour Jean-Martin Bauer, responsable du cluster, l’équipe conjointe PAM-FAO, « la situation déjà grave, ne fera que s’aggraver dans la mesure où nous rentrons dans l’hiver, une période particulièrement difficile, il fera froid évidemment et les réserves alimentaires s’épuiseront. L’Afghanistan fait face à une sécheresse sérieuse, c’est la pire depuis vingt-sept ans, qui a créé de grands problèmes avec la production agricole, avec la santé animale. Il y a un déficit de 3 millions de tonnes de blé pour l’année 2021. »