La 26e Conférence climat (COP26) qui se tient à Glasgow ferme officiellement ses portes ce vendredi 12 novembre, mais une prolongation du sommet durant le week-end est largement probable. Hier, près de 200 climatologues ont publié une lettre ouverte. Ils dénoncent en substance le peu de considération accordée au dernier rapport du Giec, au regard des conclusions politiques qui se dessinent. Le climatologue français Jean Jouzel, ancien vice-président du Giec et signataire de la lettre, ne cache pas son énervement.
Issus de 43 pays, ces scientifiques sont pour la plupart du sixième rapport du Giec publié en août 2021, référence scientifique mondiale sur le réchauffement climatique. Pour eux, la trajectoire du réchauffement n’est pas bonne du tout, y compris avec les nouveaux efforts promis par les États pendant cette COP. La température reste bien au-dessus de 2°C. Les auteurs laissent transparaitre leur désarroi face à la faiblesse des avancées qui s’annonce dans le document final de la COP26.
Nous, climatologues, soulignons la nécessité d’actions immédiates, fortes, rapides, durables et à grande échelle pour limiter le réchauffement bien en deçà de +2°C et pour poursuivre les efforts pour le limiter à 1,5°C », comme prévu dans l’accord de Paris. « Des milliers de scientifiques du monde entier ont travaillé pendant plusieurs années pour publier ce rapport basé sur des preuves. » Mais, à leurs yeux, « l’évaluation la plus complète et la plus robuste de la façon dont le climat a changé par le passé et peut changer dans le futur, en fonction des décisions et des mesures prises aujourd’hui » n’est pas exploité à la mesure de ce qu’elle annonce. « La COP26 est un moment historique pour le destin du climat », écrivent-ils encore, alors que le raout mondial consacré à la planète devait laisser un goût d’inachevé pour de nombreux observateurs.