Madické Niang, chargé de suivi-évaluation du Groupe intergouvernemental d’action de blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), a expliqué, au journal économique lejecos, que les impacts économiques et sécuritaires du blanchiment de capitaux et du financement, sont depuis plus de trente ans, une alerte mondiale contre la criminalité et le terrorisme.
Selon le journal, ’Depuis plus de trois décennies, la communauté internationale a sonné l’alerte pour une alliance mondiale contre la CTO. Pour cause, elle (la CTO) a développé et continue d’entretenir une économie criminelle qui procure à ses adeptes d’immenses profits illicites qu’ils cherchent à utiliser en toute impunité, en prenant la précaution de leur donner, au préalable, une apparence légal’’, a-t-il souligné.
M. Niang renseigne sur lejecos que pour réussir cette entreprise, les tenants du crime organisés abusent les circuits financiers et s’en servent comme une ‘’grande lessiveuse’’, aux moyens de ‘’stratégies complexes et opaques’’.
» Le chargé du suivi-évaluation du GIABA faisait une présentation de ce thème, au cours d’un atelier de sensibilisation, tenu les 15 et 16 novembre à Saly-Portudal, dans le département de Mbour, sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT).disait-il
Cette activité, qui marque le démarrage des journées de l’inclusion financière, est initiée par l’Observatoire de la qualité des services financiers (OQSF), en partenariat avec la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), le GIABA et la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) du Sénégal.
‘’On estime que 70% des profits de la CTO sont blanchis par l’intermédiaire du système financier pour moins de 1% détecté et confisqué’’, a rapporté M. Niang, citant une étude de l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) datant de 2011.
D’après M. Niang, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme n’épargnent aucun pays du globe. Il faut, selon lui, plus d’efficacité dans les contrôles, la transparence des flux financiers et l’échange d’informations pour espérer échapper à leurs conséquences.
En 1987, rappelle-t-il dans sa communication, les Nations-Unies ont évalué à 300 milliards de dollars américains les revenus du trafic de drogue, selon une publication du Groupe d’action financière (GAFI).
En 2009, ajoute le responsable du GIABA, les trafiquants de drogue aurait blanchi environ 1600 milliards de dollars américains, soit 2,7% du produit intérieur brut (PIB) mondial, citant ainsi un rapport publié par l’ONUDC.
‘’Ce chiffre est en droite ligne avec la fourchette de à 2 à 5% du PIB mondial, établi par le Fonds monétaire international (FMI), qui estime ainsi l’ampleur des opérations de blanchiment d’argent à travers le monde’’, a assuré Madické Niang.
Ce phénomène a, à l’en croire, des impacts aux plans moral et politique, avec la destruction des valeurs cardinales de la société, notamment les criminels qui sont souvent pris comme modèles de réussite, entrainant des innocents à soutenir leur cause.
‘’Il faut collaborer ou contrôler et contre pour le pouvoir par le moyen de la journée de nombreux et haut responsable des forces et de sécurité’’, a-t-il poursuivi à endroit