Ce citoyen franco-rwandais est accusé de « complicité par aide et assistance » pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité ». Après dix ans de procédures, deux reports dues aux contraintes sanitaires liées à l’épidémie de Covid-19, c’est le troisième procès qui s’ouvre en France en lien avec le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994.
Claude Muhayimana a été chauffeur au sein d’un hôtel touristique de Kibuye, dans l’ouest du Rwanda. Il est accusé d’avoir transporté des miliciens Hutus sur les collines de Karongi, de Bisesero et de Gitwa, où des massacres ont été commis entre avril et juin 1994. Claude Muhayimana est aussi accusé d’être complice de l’attaque d’une école en avril 1994.
Après le génocide, Claude Muhayimana se réfugie à Rouen, où il obtient la nationalité française. Il est arrêté le 9 avril 2014, suite à une plainte, déposée un an plus tôt par le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR). Il est remis en liberté et placé sous contrôle judicaire un an plus tard.
Vingt-sept ans après les faits, Claude Muhayimana, âgé de 60 ans, comparaît les mains libres. Une cinquantaine de témoins sont cités à comparaître, dont quinze spécialement venus du Rwanda. De leur côté, les avocats de la défense estiment que leur client est « un simple citoyen, qui s’est retrouvé au cœur du chaos ».
Après avoir examiné le cas d’un ancien officier militaire et de deux maires, la justice se penche donc aujourd’hui sur la responsabilité d’un homme « ordinaire ». Ce procès devrait durer un mois, jusqu’au 17 décembre.