L’arrestation du président ivoirien
sortant Laurent Gbagbo lundi à Abidjan, a été accueillie par une explosion de
joie à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, dont au moins trois millions de
ressortissants vivent en Côte d’Ivoire, a constaté un journaliste de l’AFP.
Klaxons bloqués, youyous, cries de joie: peu après l’annonce de
l’arrestation de M. Gbagbo par les forces d’Alassane Ouattara, président
reconnu par la communauté internationale, la liesse s’est emparée du marché
« Rood-Wooko » et du rond-point des Nations unies dans le centre-ville.
« On est contents. On saute de joie parce qu’un individu mal intentionné
comme Gbagbo, il ne fallait pas le laisser. Si on laisse des gens comme Gbagbo
au pouvoir, il n’y aura plus de démocratie ici en Afrique », estime Issa
Compaoré, informaticien de 28 ans, au volant de sa voiture, klaxon bloqué.
« Il y a un dictateur qui vient de partir. C’est un très bon exemple qu’on
vient de donner à ceux qui perdent les élections et qui veulent rester », se
réjouit également Moussa Kaboré, commerçant de 38 ans.
« On a attrapé Gbagbo! On a attrapé Gbagbo! », crie côté Catherine Traoré, 27
ans, qui ajoute: « Je supporte pas du tout Gbagbo. Il n’a pas gagné, il fallait
qu’il dégage. Je suis très contente qu’on l’ait attrapé. La journée est
extraordinaire. Je vais pouvoir rejoindre ma maman à Abidjan ».
Quelque 3,5 millions de Burkinabè vivent en Côte d’Ivoire où ils
travaillent en majorité comme ouvriers agricoles dans les plantations de café
et de cacao dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial.
Selon le gouvernement du président burkinabè Blaise Compaoré, quelque
70.OOO ressortissants du Burkina faso sont rentrés depuis le déclenchement de
la crise post-électorale, fin novembre 2010.
Blaise Compaoré, qui a un temps joué un rôle de médiateur dans la crise
ivoirienne, est haï par les partisans de Laurent Gbagbo qui l’accusent d’avoir
toujours soutenu et armé Alassane Ouattara et les forces de l’ex-rébellion qui
combattent à ses côtés.
AFP