La crise monétaire s’accentue en Turquie. Et l’un des effets collatéraux des difficultés économiques est la pénurie grandissante de médicaments. Traitements contre le diabète, contre des cancers ou contre un simple rhume, toute une gamme de remèdes est devenue très difficile à se procurer dans les pharmacies du pays.
Plus de « 700 médicaments » sont aujourd’hui introuvables en Turquie et la liste s’allonge de jour en jour, déplore Vedat Bulut, le secrétaire général des médecins du pays. Le secteur médical est l’un des plus gravement touché par la crise en raison de sa dépendance aux importations.
La livre turque a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le début de l’année par rapport au dollar. Les achats extérieurs coûtent donc plus chers. Mais selon l’Union des médecins, le ministère de la Santé continuerait de payer les fournisseurs avec un cours loin de sa nouvelle réalité. Alors, certains « se sont retirés du marché parce qu’ils commençaient à perdre de l’argent ».
Les autorités nie l’existence de la crise
Les pharmaciens appellent le gouvernement à réévaluer les prix des médicaments au moins trois fois par an. Mais relever les tarifs des médicaments importés ne suffira pas forcément. Avec la flambée des matières premières liée à la pandémie de Covid-19, les traitements produits en Turquie sont eux aussi affectés. Les producteurs locaux réclament donc que les retards de paiement tiennent compte du taux de change actuel.
De leur côté, les autorités turques nient l’existence de la crise. Le ministre de la Santé, Fahrettin Koca, accuse les entreprises pharmaceutiques de vendre « chers ».