En 2021, le gaz a enregistré un nouveau record en Europe cette semaine et le prix de l’électricité a été multiplié par huit. Quelles solutions pour les États et les consommateurs ?
L’année 2021 a été marquée par l’inflation et la flambée des prix de l’énergie. Les facteurs de cette hausse des cours sont multiples : la météo en Europe, une production éolienne plus faible dans certaines régions, la reprise économique et la transition énergétique, notamment de pays asiatiques qui commencent à troquer le charbon pour du gaz, sans oublier les soubresauts géopolitiques. Résultat : le gaz a encore enregistré un record en Europe cette semaine. Multipliée par huit sur un an, l’électricité n’est pas en reste. Comment sortir de l’ornière ?
À l’heure actuelle, les marges de manœuvres sont assez minces, d’autant que les perspectives sont floues. « Il y a des éléments qui vont dans des sens opposés, il est donc difficile d’avoir une idée claire sur ce que pourraient être les prix au premier trimestre 2022 », explique Patrice Geoffron, professeur d’économie à Paris-Dauphine, où il dirige l’équipe énergie-climat. L’évolution du prix dans les prochains mois dépendra en partie de la rudesse de l’hiver dans l’hémisphère nord. L’impact sur l’économie d’Omicron pourrait aussi avoir des conséquences. Si l’activité ralentit, la demande en énergie baissera et cela tirera les prix vers le bas.
Gel des prix
Quoi qu’il en soit, les marges de manœuvre sont minces, en particulier pour les Européens qui sont ce qu’on appelle des « price takers », des preneurs de prix, rappelle Thomas Pellerin-Carlin, le directeur du Centre énergie de l’Institut Jacques-Delors. Les prix dépendent de l’offre, et par conséquent de la production consentie par les pays producteurs, et de la demande mondiale « qui est surtout déterminée par les pays comme les États-Unis, la Chine et d’autres pays du Sud-Est. »
L’une des rares options de court terme avancées par Thomas Pellerin-Carlin, c’est de renégocier : « Une chose qui peut être faite et qui est déjà partiellement tentée par l’Union européenne notamment sur la question du gaz, c’est de trouver un accord avec nos partenaires pour qu’ils augmentent leurs exportations. Les Norvégiens ont accepté, les Algériens ont un petit peu accepté pour le dire vite, les États-Unis de Joe Biden n’ont pas répondu et la Russie a répondu négativement puisqu’elle a baissé ses exportations vers l’Union européenne. »