XALIMANEWS-Aprés les publications des listes de sélections concernées pour la CAN 2022, les entraîneurs nationaux des différentes écuries s’impatientaient d’accueillir leurs joueurs « europeens », mais contre toute attente, ces derniers ne seront finalement libérés qu’entre le 3 et 4 janvier 2022. La faute à la CAF qui a cédé aux caprices des clubs européens.
Après avoir essayé par tous les moyens de faire annuler la CAN 2022 voire la reporter à une autre date qui les arrangerait, sans avoir gain de cause, les clubs européens parrainés par la FIFA, ont réussi la prouesse de pouvoir disposer jusqu’au 3 janvier 2022 de leurs joueurs « Africains » sélectionnés pour la Coupe d’Afrique des Nations. Comme quoi, faute de grives, on peut se contenter de merles. Cette victoire des écuries européennes sur les sélections africaines, acquise grâce à cette soumission maladroite de l’instance dirigeante du football africain (CAF), ne serait pas sans conséquences sur les préparations des équipes concernées par la CAN.
En effet, avec leurs groupes au complet à moins de 13 jours de la compétition, les sélectionneurs avaient l’occasion, même si le temps est peu suffisant, pour essayer certaines combinaisons, voire parfaire certains schémas tactiques, et pourquoi pas lancer dans le bain lors des matchs amicaux d’avant CAN certains joueurs méconnus qui pouvaient taper dans l’oeil. Mais en retenant les joueurs, les équipes verront leurs préparations chamboulées.
Pour exemple, le Sénégal qui devait rencontrer le Rwanda à Kigali, d’où il avait établi son camp de préparation, a dû surseoir à ce match faute de ne pouvoir disposer de tout son groupe avec les absences éventuelles de ses joueurs évoluant Outre-Manche dont ses gardiens de but en plus des éclopés du groupe. Cela a contrarié les plans d’Aliou Cissé qui a dû finalement se raviser, la mort dans l’âme, et établir un camp d’entraînement depuis Dakar avant de rallier Bafoussam le 4 janvier pour y défier le Zimbabwé, 6 jours plus tard.
Le spectacle aussi pourrait en pâtir, et les grosses cylindrées dépendant beaucoup de leurs contigents de joueurs évoluant en Europe, pourront rencontrer des difficultés lors de leurs entames de tournoi.
A l’avenir, il faut que la CAF soit moins flexible et qu’elle reste intransigeante concernant les libérations des joueurs du continent à l’approche de la grande messe du football du continent, se solidarisant des sélections nationales africaines qui n’hésitent jamais d’ester les clubs récalcitrants en justice en réclamant, haut et fort, la présence de leurs joueurs comme c’est de droit. En position de force, il fallait pas lâcher. Après avoir disputer l’Euro 2021 dans un continent trop impacté par la pandémie, devant des stades remplis comme un œuf et où la quasi totalité des spectateurs ne portaient pas le masque, l’Europe voulait que l’Afrique annulé sa « fête », sous prétexte que y’a le Covid-19. Paradoxe quand tu nous tient.