Le président américain s’entretient ce jeudi 30 décembre avec son homologue russe alors que les États-Unis continuent de préparer avec leurs alliés européens une réponse commune au déploiement par la Russie de soldats près de la frontière avec l’Ukraine.
Joe Biden et Vladimir Poutine se parleront au téléphone ce jeudi 30 décembre « pour discuter de divers sujets, dont les prochains contacts diplomatiques avec la Russie », a annoncé mercredi 29 décembre une porte-parole de la Maison Blanche chargée des questions de sécurité. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a ensuite confirmé la tenue de l’échange, ajoutant qu’il aurait lieu « tard dans la soirée », heure de Moscou.
Le président américain, qui s’entretiendra avec Vladimir Poutine depuis son fief du Delaware, se montrera prêt à emprunter « une voie diplomatique ». Mais les États-Unis, qui demeurent « profondément inquiets » de la présence de troupes russes à la frontière avec l’Ukraine, seront aussi « préparés à répondre » en cas d’invasion, selon un responsable de la Maison Blanche. Joe Biden compte demander un geste à Poutine : que les troupes russes récemment déployées sur la frontière « retournent à leurs zones d’entraînement habituelles ».
Cet appel interviendra deux semaines avant des négociations entre les deux pays prévues le 10 janvier à Genève sur les traités de contrôle de l’armement nucléaire et la situation à la frontière russo-ukrainienne, où les Occidentaux accusent Moscou de masser des troupes en vue d’une éventuelle attaque.
En amont de l’appel de jeudi, le secrétaire d’État Antony Blinken s’est ainsi entretenu mercredi avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le chef de la diplomatie américaine « a réaffirmé le soutien sans faille des États-Unis à l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine face au renforcement militaire de la Russie », a indiqué son porte-parole Ned Price.
Moscou exclut toute « concession »
Il s’agit du deuxième entretien téléphonique entre Joe Biden et Vladimir Poutine en moins d’un mois. Début décembre, le président américain avait menacé son homologue russe de sanctions « comme il n’en a jamais vu » en cas d’attaque contre l’Ukraine.
Moscou, qui affirme n’agir qu’en réaction à ce qu’il décrit comme une hostilité occidentale, a récemment présenté deux projets de traités visant à empêcher tout élargissement de l’Otan, notamment à l’Ukraine, et à mettre fin aux activités militaires occidentales à proximité des frontières russes.
Signe que les discussions du 10 janvier seront âpres, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a d’ores et déjà exclu toute « concession ». Ces pourparlers bilatéraux devraient être suivis le 12 janvier par une réunion entre la Russie et l’Otan, puis le 13 janvier d’une rencontre entre la Russie et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), dont font partie les États-Unis.
AFP