Le bruit d’une page qui tourne…
Le Ouf de soulagement des Africains a été très fort en ce milieu de journée du 11 avril, lorsque, d’un transistor à l’autre, d’un écran de télévision à une page web, la nouvelle a couru monde : le couple Gbagbo a été sorti de son bunker pour être remis entre les mains du président légal et légitime de Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara. Les Gbagbo ont été extirpés de leur cache, et l’Afrique d’un sombre cauchemar de quatre mois. Il s’agit-là d’un acte de légitime défense communautaire qui a mis fin à l’imposture d’un pouvoir aussi illégitime que fortement armé. Parce que l’on ne s’empêche pas de le vitrifier en de nombreuses occasions, et à raison, c’est le lieu de saluer l’engagement décisif du président Nicolas Sarkozy dans ce dénouement militaire de la crise ivoirienne. Il aura été aux côtés de la légalité, de la majorité et de la légitimité.
D’un palais à l’autre, les nombreux satrapes encore au pouvoir en Afrique devraient lire dans les lignes de la nouvelle page du continent un fait : la légitime défense communautaire prime sur le parapluie de la pseudo-souveraineté qui autorise les pouvoirs illégitimes à massacrer leurs populations.
A suivre la stratégie du pouvoir des Gbagbo, l’on se persuade que les longs combats pour l’accession au pouvoir cachent souvent plus une soif de privilèges qu’un idéal démocratique. Héraut du multipartisme dans son pays, socialiste aux professions de foi vertueuses, le boulanger d’Abidjan s’est révélé, une fois au pouvoir, un sanguinaire qui n’hésite devant rien pour s’y maintenir. Il n’a pas hésité à tuer et à faire tuer. Illustration de cet état d’esprit : lorsque les forces loyalistes ont débuté leur campagne militaire, Gbagbo n’a pas hésité à ordonner à ses forces de se replier sur Abidjan pour laisser les populations de l’intérieur à elles-mêmes ; quand les colonnes ont pénétré dans la capitale économique, il leur fut demandé d’abandonner tout le reste de la ville, pour se cantonner à protéger la présidence, la résidence et les privilèges présidentiels…Et, suprême perfidie, la Rti, version lagunaire de Radio des milles collines, lançait des appels aux populations afin qu’elles servent de bouclier à balles pour préserver les Gbagbo. L’innommable lâcheté a consisté pour le président déchu à avertir ainsi : «Je ne suis pas un kamikaze ; j’aime la vie»…Traduction : les autres peuvent mourir et pourrir par milliers de cadavres dans la rue, pour lui, mais la sienne de vie, il la préserverait. Quel panache !
Voilà le type de dirigeant africain dont les forces onusiennes et le contingent français viennent de débarrasser le continent. Devrait-on pleurer sur le sort d’un homme convaincu que son pouvoir est une mission divine, ou alors sur les milliers de morts, très souvent innocentes, sacrifiés comme un coq rouge par un sorcier ?
Une nouvelle ère s’est ouverte dans le monde, qui devrait faire du bien à l’Afrique. Celle qui vérifie que la démocratie n’est pas une lubie pour les Occidentaux, encore moins un privilège dont ne seraient pas dignes les Africains. Les dictateurs qui torchent les constitutions ou qui n’hésitent pas à canarder les populations pour se maintenir au pouvoir devront compter avec le salutaire et comminatoire « Untel doit partir » qui peut résonner de la Maison blanche ou de l’Elysée.
Alassane Ouattara n’est pas à une place très enviable : c’est maintenant que commence le plus dur pour lui. La moindre difficulté n’étant pas d’imposer son autorité sur les troupes composites sur lesquelles il s’est appuyé pour installer son pouvoir à Abidjan. Il lui revient de faire juger tous ceux qui ont commis des atrocités, et cela jusque et surtout dans son camp.
Il devra faire avec Guillaume Soro, lequel aura fort à faire avec Ibrahima Coulibaly , le fameux commando invisible, qui, lui-même, n’est sûr d’être bien intégré entre Chérif Ousmane et Wattao les commandants les plus en vue des forces loyales. Le président ivoirien aura aussi à se hisser au dessus de la ligne de fracture entre ses partisans, forts de leur victoire, et la composante ivoirienne, certes minoritaire mais non négligeable qui le conteste. L’heure est venue pour lui de reconstruire un pays déconstruit dans ses institutions et déchiré dans son tissu social. Dans cette entreprise, la communauté internationale aura à prouver, par l’aide qu’elle apportera, que les motivations de son intervention sont vertueuses.
Abou Abel THIAM
je me demande si la communauté internationale interviendra désormais avec autant de vigueur dans tous les pays où la démocratie sera en voie d’être bafouée! En tout cas je l’espère si non ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire rappellera les méthodes opportunistes Foccardiennes. On fera vite de reparler de la France-afrique, ou plutôt de l’Afrique-france. Encore une fois, c’est regrettable que l’UA n’est pas été associée à la fin des événements. C’est une fin triste pour Gbagbo qui semble s’être bunkerisé depuis la fin du second tour dans une logique jusqu’au boutiste, imperméable aux propositions de la communauté internationale sous prétexte d’être un « résistant » des temps modernes!
Lettre ouverte au President Elu de la Cote d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara.
Nous avons tous constate et accepte votre rescente victoire eclatante aux dernieres Presidentielles.
Je vous salue a mon nom propre et au nom de tous les Panafricains et Inconditionnels Democrates et Republicains.
De par ma voix, nous les Fils et Filles de Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Kuame Kuruma, Diomo Kenyata, Cheikh Anta Diop, pour ne citer que ceux-la, vous demandons respectueusement et sans delai de proteger le President sortant, Laurent Bagbo contre la volonte des Puissances malifiques qui visent a le liquider. Vous avez l’obligation, en tant que President Elu de la Republique Souveraine de Cote d’Ivoire de proteger tous les citoyens Ivoiriens (Africains) contre toute tentative de destruction ou de liquidation, meme venant d’eux-memes.
La declaration du fameux Sarkozy, qui s’autoproclame « maitre » de l’Afrique Noire de par la tentative de mise en demeure visant l’ancien President Bagbo, est une preuve tangible du manque de respect toujours prone par certains Occidentaux envers l’Homme Noir, Africain.
N’optez jamais pour une solition militaire qui viserait a deloger le President Sortant et a le laisser a la merci des Demons d’Obedience etrangere, une telle pauvre decision resulterait en un bain de sang et sur la meme lancee, rendrait impossible la reconciliation du Peuple souverain de Cote d’Ivoire. Laurent Bagbo ne merite pas d’etre abattu comme un chien, surtout sous ordonnancesde Puissances etrangeres, ce serait une insulte a l’endroit de tous les Panafricains. Souvenez-vous toujours de la Sagesse Africaine qui dit: « Mieux vaut convaincre que de vaincre, parce que celui qui est convaincu est vaincu, alors que celui qui est vaincu n’est pas convaincu », en un mot, la Victoire reside dans le Pardon et la Force dans la Reconciliation. Nous sommes tous freres et soeurs Africains et pour reprendre Wole Sohinka: « When two brothers fight, a stranger reaps the harvest » qui traduit la theorie du « Troisieme larron ».
Une fois de plus, tous les dignes fils et filles de l’Afrique Noire vous demandent de proteger tous les Citoyens Ivoiriens, et au dela de la personne de Laurent Bagbo, le statut d’Ancien President de la Republique Soeur de Cote d’Ivoire.
Sincerement,
Papa Latyr Faye
http://www.youtube.com/thebaayfaal