Contrairement au président Macky Sall et au Fmi qui annonçaient un taux de croissance à deux chiffres pour le Sénégal en 2023, la Banque mondiale se montre moins optimiste. Dans sa note, elle prévoit un taux de croissance de 5,5% en 2022 et surtout 9,2% en 2023. Le chiffre n’est certes pas assez éloigné de la barre des 10%, mais il est quand même loin des 13,7% de Macky Sall.
En effet, en septembre 2020, le président Macky Sall annonçait une croissance au-delà de 10% pour le Sénégal. Une première historique, assurait-il. « Nous allons reprendre la croissance à 5,2% dès l’année prochaine, 7,2% en 2022 et le plus important, c’est qu’en 2023, si toutes les conditions sont réunies, pour la première fois, le Sénégal va atteindre sa croissance à deux chiffres, projetée à 13,7% », disait-il.
Dans ce contexte où le Sénégal avait évité de justesse la récession (0,7%), Macky Sall disait s’appuyer sur du concret pour avancer ces chiffres. « Ce n’est pas des chimères, c’est tout à fait à notre portée. Je ne parle pas dans les nuages », jurait-il. Un taux de croissance qui devrait se justifier par l’exploitation du pétrole et du gaz à partir de 2023.
Même point de vue de la part du Fmi, même si le chiffre était moins élevé que celui de l’Etat du Sénégal. Dans sa note de Perspectives économiques en octobre 2021, le Fmi prévoyait une croissance de 10,8% en 2023. Comme Macky Sall, le Fmi s’appuie également sur les premiers barils de pétrole et mètres cubes de gaz attendus dans 2 ans.
Toutefois, cette prévisions de moins de deux chiffres de la Banque pourrait s’expliquer par la forte présence du variant omicron partout dans le monde, y compris en Afrique subsaharienne où « plus de 70 % des pays (…) ont fait état d’une hausse d’au moins 50 % du nombre de cas de COVID au cours des deux dernières semaines de 2021 ».
Quoi qu’il en soit, le Sénégal et la sous-région, selon la Banque mondiale, font face à des risques qui pourraient remettre en cause ces prévisions, même si la tendance de ces risques est plutôt à la baisse.
« Les pays confrontés à des problèmes de surendettement pourraient avoir plus difficilement accès aux financements extérieurs, ce qui nécessiterait un ajustement budgétaire brutal. Les faibles taux de vaccination contre la COVID-19 exposent les pays de la région à une résurgence et une aggravation des vagues épidémiques, ce qui pourrait ébranler à nouveau l’activité économique », ajoute la note.