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Choi défile dans les rues d’Abidjan et lance la « caravane pour la paix »

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ABIDJAN, La voiture de l’envoyé spécial des Nations
unies passe devant le cadavre boursouflé à la figure méconnaissable d’une
victime des récents combats: la « caravane pour la paix » traverse jeudi
Abidjan, pour encourager la population à reprendre une vie normale.
Une vingtaine de véhicules blancs estampillés ONU, escortés par des Casques
bleus jordaniens, forme un convoi qui emprunte les principales artères des
quartiers de Cocody, du Plateau, de Treichville, Marcory et Koumassi, où
quelques cadavres et de nombreuses épaves calcinées de voitures restent
visibles.
Sur le chemin, quelques Abidjanais saluent de la main la mission onusienne,
lOnuci, mais le convoi ne s’arrête pas et aucun échange n’est possible avec la
population.
Mais pour l’envoyé spécial des Nations unies en Côte d’Ivoire, Choi
Young-jin, ce défilé est en lui-même un succès, alors que le président déchu
Laurent Gbagbo avait fortement mis la pression sur l’Onuci, en incitant ses
partisans à entraver ses déplacements.
Laurent Gbagbo a été arrêté lundi à Abidjan, après quatre mois d’une crise
post-électorale meurtrière, et le nouveau chef d’Etat Alassane Ouattara a
repris les rênes, en tentant de remettre de l’ordre dans une ville abîmée par
les combats.
« La sécurité s’améliore plus rapidement que nous ne nous y attendions. Les
gens sortent de plus en plus nombreux de chez eux, les taxis et des voitures
circulent… A travers notre initiative, nous encourageons la population à
sortir de chez elle », explique Choi Young-jin.
L’envoyé spécial a aussi voulu rendre « hommage au peuple ivoirien ».
« Laurent Gbagbo a sous-estimé la volonté du peuple. Il a échoué à remporter
l’adhésion des coeurs et des esprits de la population ivoirienne. En trois
jours, il a perdu tout le sud du pays, y compris ses bastions, sans beaucoup
de combats », a-t-il estimé.
Des femmes empruntaient des taxis collectifs pour aller au marché et
revenir chargées de provisions, après des jours d’enfermement lors des combats
entre forces pro-Ouattara et pro-Gbagbo, montrant que la vie reprenait
lentement ses droits.
Mais les habitants d’Abidjan restent partagés: si la plupart des quartiers
ne portent pas de traces de combats qui ont été très localisés, les signes de
pillages sont partout visibles et la grande majorité des commerces gardaient
leurs rideaux de fer baissés.
Des échos de représailles visant des partisans supposés du président déchu
se propagent rapidement, même si Choi Young-jin juge « très, très faible » la
probabilité d’une guerre civile dans le pays.
Sur certains axes, des vestiges de barricades: arbres abattus, palettes de
bois, câbles d’acier tendus au travers des rues, ralentissaient la circulation.
Des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) du président
Alassane Ouattara, aux uniformes dépareillés, tenaient des postes de contrôle
improvisés et patrouillaient en ville, souvent à bord de véhicules civils
réquisitionnés.

AFP

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