XALIMANEWS-Khadidiatou Aïdara comparaissait hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, pour tentative d’escroquerie sur les deniers publics, faux et usage de faux. Après son ajournement à l’examen du Bac 2016, la prévenue aurait falsifié son relevé de notes pour conserver son emploi à la Délégation générale au renseignement national (Drn). Mais, suite à la découverte de la supercherie, elle a été licenciée, puis traînée en justice.
Le représentant de l’Agent judiciaire de l’Etat a confié que la faussaire présumée avait obtenu une moyenne de 5 à l’examen du Bac 2016. « Lorsqu’on a saisi l’Office du Baccalauréat, il nous a clairement notifié que le relevé de notes ainsi que l’attestation de la prévenue ont été falsifiés. Le relevé de notes qu’elle a produit, indique Adama Diouf comme président du jury, ce qui est faux. Sur l’ensemble des matières, elle a obtenu une moyenne inférieure au coefficient », a-t-il révélé.
Selon « Rewmi », la comparante qui a saisi l’Inspection du Travail après son licenciement, a contesté les faits avec véhémence. « J’ai composé en 2016 au lycée Lamine Guèye. J’ai été déclarée admise d’office. J’étais dans le jury 983 816. J’avais le numéro de table 1946 », a défendu Khadidiatou Aïdara.
Le directeur de l’Office du Baccalauréat a soutenu que le relevé de note qu’a délivré la prévenue, n’est pas authentique. « L’attestation a été fabriquée de toutes pièces. Le jury 983 dont elle parle, a été présidé par l’enseignant Masseck Fall et le jury était à Saldia pas à Lamine Guèye. Pis, M. Adama Diouf qui figure dans son relevé de notes, ne siégeait pas à Lamine Guèye, mais dans un autre Cem », a témoigné M. Socé Ndiaye. « Le numéro de jury ainsi que le numéro de table sont uniques sur le plan national. Le numéro de table qu’elle a déclaré, appartient à un autre candidat qui a composé dans une autre région. Ce candidat a été d’ailleurs ajourné. Dans le jury 900, tous les numéros commencent par 19 », fait-il remarquer.
Dans son réquisitoire, le substitut du procureur a requis deux ans d’emprisonnement, dont six mois ferme. « Même le profane peut relever les erreurs. Le document a été falsifié, puis scanné », a fulminé le maître des poursuites. Me El Hadji Diouf a estimé que la mise en cause a été victime d’un licenciement abusif. « On lui a demandé de participer à leur magouille, mais elle a refusé. Elle a été recrutée en 2015 avant même l’obtention du bac. Lorsqu’elle a saisi le tribunal du Travail, le directeur de service a été licencié. Pendant un an, le dossier a été bloqué. Pour échapper au jugement du tribunal du travail, l’Agent judiciaire de l’Etat, Moussa Bocar Thiam a saisi le tribunal d’une plainte pour faux et usage de faux », a fustigé le conseil, qui a plaidé la relaxe de la prévenue.
Par ailleurs, l’affaire est mise en délibéré au 25 janvier prochain.