La Banque africaine de développement (Bad) a mis 1764 milliards de francs Cfa pour renforcer l’industrie pharmaceutique africaine. Son président a fait l’annonce. Akinwumi Adesina a estimé qu’on «ne peut pas laisser la santé d’1,4 milliard de personnes à la générosité des autres», rapporte le Quotidien dans sa parution du jour.
La pandémie du Covid-19 a fini de prouver l’importance d’une industrie pharmaceutique nationale. Avec les vaccins, les pays africains ont été obligés de s’unir au sein de Covax pour en disposer. Une solution qui ne répond pas avec efficacité aux urgences. Fort de ce constat, la Banque africaine de développement (Bad) va apporter une enveloppe conséquente pour trouver une solution. «La Banque africaine de développement (Bad) a décidé de mettre à la disposition de l’Afrique, la somme de 3 milliards de dollars, soit 1764 milliards de francs Cfa, pour renforcer l’industrie pharmaceutique africaine», a dit Dr Akinwumi Adesina, président de la première institution multilatérale de développement africaine. En visite au Sénégal, Il a expliqué que cette enveloppe devra servir à jeter les bases d’une industrie pharmaceutique en Afrique. Qui, faut-il le rappeler, importe 95% de ses produits pharmaceutiques. «L’Afrique doit avoir la capacité de gérer tout ce qui est lié au Covid-19, en étant capable de faire des tests, d’avoir accès aux vaccins, mais aussi de pouvoir les produire sur place», a déclaré le président de la Bad au siège de l’Institut Pasteur de Dakar, lors d’une conférence de presse. «L’inégalité qui existe dans la distribution des vaccins, doit être réglée», a soutenu Akinwumi Adesina, insistant sur le fait qu’ailleurs, «les gens parlent de quatrième et cinquième dose, après avoir pris les trois premières, alors qu’en Afrique, on cherche la première. Les Africains ne doivent pas être laissés au plus bas de l’échelle concernant les vaccins. Ils ne peuvent pas aussi dépendre toujours d’un système qui produit tout ce qui lié aux vaccins, tests et qui est concentré hors de l’Afrique». Le président a assuré que les dirigeants de l’Institut Pasteur de Dakar qui seront au siège de la Bad, vont être accompagnés. «Pour la fabrication du vaccin, nous pouvons vous donner 40% et éventuellement, un apport technique», a promis Akinwumi Adesina. Qui s’est d’ailleurs félicité d’avoir pour l’avenir, «la capacité de produire des médicaments pour assurer la santé de la population et ne pas laisser la santé d’1,4 milliard de personnes à la générosité des autres. Ce qui est bon, mais avec le Covid-19, chacun s’est préoccupé de la santé de ses populations.» Selon Akinwumi Adesina, moins d’1% des vaccins est produit en Afrique.
Le président de la Bad a auparavant visité les laboratoires de Pasteur. Il a annoncé une collaboration entre la Banque panafricaine et l’Ipd dans la production de tests rapides, de produits pharmaceutiques pour d’autres maladies et lui permettre de produire des vaccins contre le Covid-19. «La Bad est avec vous dans le but de s’assurer que les choses marchent, pour qu’on puisse rendre l’Institut Pasteur soutenable financièrement», a dit Adesina.