L’installation du Conseil municipal de Guédiawaye était bloquée hier, jusque tard dans la nuit. Le maire, Ahmed Aïdara, élu sous la bannière de Yewwi askan wi, a subi la loi de la majorité de Benno bokk yaakaar qui a chipé le poste de premier adjoint au Maire. Une situation qui a mis le successeur de Aliou Sall dans tous ses états.
Hier, la mairie de la Ville de Guédiawaye a connu un gros tohu-bohu dans la salle de délibération, en présence du maire sortant, Aliou Sall, et son successeur, Ahmed Aïdara, élu sous la bannière de Yewwi askan wi (Yaw). Après que le Préfet a fait porter l’écharpe de maire au journaliste de D-médias, le Conseil municipal a enclenché le vote du poste de premier adjoint au maire. Et c’est Cheikh Sarr de Benno bokk yaakaar (Bby) qui sera élu avec 44 voix, contre 40 pour le candidat de Yaw. Ce qui va déclencher l’ire du maire Ameth Aïdara, qui a voulu s’opposer à ce scrutin. Dès lors, la salle explose sous le vacarme. Il faut relever que les 4 conseillers de l’autre coalition, Wallu Sénégal, ont rallié le camp de Bby provoquant la minorisation du nouveau maire dans le Conseil municipal de Guédiawaye. Par conséquent, Ahmed Aïdara va accuser son prédécesseur, Aliou Sall, d’achat de conscience. «Vous êtes des voleurs, des badolos (arrivistes, en wolof) mais on ne va pas se laisser faire», a martelé le premier magistrat de Ville de Guédiawaye, rapporte le Quotidien dans sa parution du jour.
Cheikh Sarr, premier adjoint de la discorde
Interpellant directement le maire sortant, Aliou Sall, M. Aïdara lui dira : «Toi qui avais sous-estimé le petit journaliste, aujourd’hui, c’est ce petit journaliste qui t’a mis K.O, avec tous tes sympathisants et militants.» Mamadou Mamour Ngom, premier adjoint au maire de Wakhinane Nimzat, en aura pris pour son grade. Ahmed Aïdara va mettre en garde ce proche de Racine Talla : «J’ai du respect pour toi, mais fait gaffe ! Sinon, je vais te bastonner tout de suite !» Son tort, avoir voulu intervenir pour calmer les esprits. Joignant le geste à la parole, le nouveau maire va déposer son micro sur la table, bander les muscles et tenter de faire le tour de la table pour rejoindre M. Ngom, afin de lui régler ses comptes. Il faudra l’intervention des Forces de l’ordre pour le maîtriser et le calmer. Le Préfet Blondin de son côté, bien engoncé dans son fauteuil, est resté calme et les bras croisés. Cela, malgré les accusations de parti-pris proférées par le nouveau maire de la ville. Finalement, pour calmer la tension, les portes de la salle de délibération vont être ouvertes et tout le monde mis dehors. Le temps que les militants de Bby et ceux de Yaw rivalisent en échanges d’insanités. La police va intervenir pour calmer les militants.
Le maire à Bby : «Nous n’allons pas accepter ce hold-up»
Vers 14 h, le maire Ahmed Aïdara sort de l’Hôtel de ville et retrouve ses militants pour les rassurer. De retour dans la salle, il décide de bloquer le vote et demande à tous les conseillers de vider la salle. L’édile menace de quitter les lieux si les gens n’obtempèrent pas. Mais le Préfet l’avertira : «Si tu quittes la salle, le vote va continuer pour le poste de deuxième adjoint au maire.» Cheikh Sarr, premier adjoint au maire, est appelé à venir présider la séance. Sur le point de quitter la salle, Ahmed Aïdara va revenir pour intimer au leader de Niax jarinu, de ne pas s’asseoir sur son fauteuil de maire. Visage renfrogné, son doigt est pointé vers l’œil de Cheikh Sarr, qui lui réplique : «Ne me touche pas !» Un conseiller proche du maire va se charger de chasser Cheikh Sarr. «Vous êtes en train de commettre une forfaiture. Nous n’allons pas accepter ce hold-up», lance le maire de la Ville de Guédiawaye, apostrophant le Préfet. Ce qui va entraîner une longue interruption de séance, jusque tard dans la soirée. Le maire Ahmed Aïdara ne pouvait pas admettre que Bby puisse avoir 44 voix, contre 40 voix pour Yaw.
«Nous demandons au maire Aliou Sall et au président de la République d’accepter la volonté populaire. Nous avons 600 voix qui nous séparent de l’équipe sortante. Nous sommes majoritaires et nous allons l’installer (le Conseil municipal)», a laissé entendre le maire Ahmed Aïdara, au cours d’une conférence de presse tenue le soir. Il avait auparavant reçu son ex-patron, Bougane Guèye Dany, leader de Gueum sa bopp, venu l’appuyer. Sur ce, Aïdara déclare que ce vendredi, la passation de services se fera à la mairie de Guédiawaye. «J’ai donné des instructions au secrétaire municipal pour organiser ça demain dans l’après-midi. En présence ou non de Aliou Sall (Ndlr : le maire sortant), la passation se fera. Et dès lundi, tout le monde sera au travail», a conclu le nouveau maire de la Ville de Guédiawaye, Ahmed Aïdara, qui avait à ses côtés, son allié El Hadj Malick Gackou, président du Grand parti.
Dans quelle démocratie sommes-nous ? C’est par un vote transparent et direct que ce connard ignare de Ahmed Aïdara a été élu. Et lui veut refuser le même vote transparent et direct aux conseillers élus comme lui pour former le conseil municipal !! Dans quelle démocratie sommes-nous ? C’est aux conseillers de décider librement et par vote qui élire dans le bureau ! Voilà ce que ça donne quand les élections et des populations non averties au Sénégal permettent à n’importe quel guignole revueur-de-presse d’être élu…