Un ex-policier et un ancien militaire ont fait face jeudi 17 février au tribunal correctionnel de Dakar. Les charges retenues contre ces derniers sont entre autres : association de malfaiteurs, faux et usage de faux dans un document administratif, soustraction de deniers publics, falsification du sceau d’une autorité et usurpation de fonction. Le verdict sur la condamnation des deux accusés sera rendu le 17 mars prochain, informe la nouvelle tribune.
S. Mbaye, ancien policier et ancien secrétaire du commissaire de Rebeuss avant sa retraite en 2013, aurait fini par s’installer dans le domaine d’usurpation de fonction et autres délits majeures en complicité de A. D. Bâ, un ancien militaire lui aussi à la retraite. Les deux hommes ont exercé leur activité criminelle pendant des années mais finiront par se faire arrêter l’un après l’autre en octobre 2020 après que A. D. Bâ ait remis à une connaissance un faux acte de vente avec le cachet du commissariat de Rebeuss.
a descente effectuée par les enquêteurs au domicile de l’ancien policier avait permis de saisir des cachets du commissariat Central, du commissariat de Rebeuss, de la section Administrative du commandant du Corps urbain. Cependant, ce dernier affirme avoir découvert ces différents cachets il n’y pas très longtemps et qu’il s’était fait piéger par des collègues. «J’étais malade avant mon départ à la retraite. C’est un agent du service qui avait rangé tous mes bagages dans un carton. Quelque temps après, j’ai découvert les cachets du commissariat et du ministère des Affaires étrangères dans la caisse. Quand mon ami m’a sollicité, je lui ai établi un acte de vente avant d’y apposer le cachet. Dès qu’il l’a déposé au commissariat de Rebeuss, les enquêteurs m’ont piégé en sollicitant mes services.
J’ai confectionné le document gratuitement. C’était la première fois que je le faisais», a-t-il confié.
De son côté, A. D. Bâ a également nié avoir confectionné le faux acte de vente et pointe du doigt un certain Lamine Sarr qui aurait remis le faux acte à son ami Assane Fall. «J’avais reçu 8000 francs comme commission. Je faisais du courtage. Ma boutique se trouve en face du commissariat de Rebeuss. Aucun cachet n’a été retrouvé chez moi», témoigne-t-il. Leurs avocats quant à eux, ils ont essayé d’avoir une meilleure condamnation à chacun de leur client.
Ainsi, l’avocat de S. Mbaye, le Me Ibrahima Diaw a sollicité la clémence pour son client en invoquant ces services rendus à l’état pendant ces 35 ans de fonction. L’avocat de A. D. Bâ, le Me Baba Diop a par contre demandé la clémence de la loi en dépit d’une relaxation puisque selon lui son client n’avait pas l’intention de commettre un faux.