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VILLES D’AFRIQUE ET D’AILLEURS… Montréal, Terre de rencontres et de métissage

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En ce mois de mars, les rues de Montréal sont encore couvertes d’une importante couche de neige. Dans les rues, la glace et le verglas. Tous les jours, sur les allées et parkings de plein air, il fait un froid à ne pas pousser même un canard dehors. Tous lourdement habillés, enfants comme parents, fuient les rues pour plonger dans les galeries souterraines. Dans les gares comme dans les magasins au sous-sol des immenses galeries, la grande foule se précipite dans les boutiques et restaurants pour « tromper » un hiver qui risque de se prolonger encore jusqu’à la fin du mois d’avril. C’est le Canada. Bienvenue sur les terres du froid.

Il est 18 heures à Montréal. Le train qui nous ramène de la ville de Québec, entre tranquillement dans la gare Bonaventure situé au cœur de Montréal enserrée entre le boulevard René Lévesque et la Gauchetière. La ville commence à se vider de ses milliers de travailleurs qui habitent aux alentours. On est vendredi, la foule se masse déjà dans les abris, en attendant de prendre le prochain train qui part vers la banlieue proche de la vieille ville (Saint-Hubert, Acadie, Outremont, Laurier, Longueuil, Jean Talon, Beaubien etc.) Les pas sont rapides. Tout le monde va très vite. A l’intérieur de la gare, les différentes sortie et entrées sont envahies. C’est aussi la marque des grandes villes avec les grandes avenues et la vie grouillante qui les caractérisent au niveau des lieux de passage comme les gares et les aéroports.

Dans cette ambiance, personne ne fait attention à l’autre. On s’affaire et on voit déjà la porte de sa maison dès qu’on pose le pied sur les portes du prochain train. Du métro qui pointe sur fond de grand bruit. Lourdement déguisés, les hommes comme les femmes ressemblent parfois plus à des ombres qu’à de véritables êtres humains dotés de réflexes sociaux qui leur permettent d’échanger quelques mots. Ici en dehors des amoureux qui se prélassent, s’accolent et se serrent, histoire de tromper le froid, il n’y a pas vraisemblablement de vie sociale. C’est chacun à son froid. Et dans cette faune, sortent de temps à autres de nulle part, des gens presque trop bizarres dans leur accoutrement. On les croirait venus d’un autre monde. C’est aussi cela Montréal. Un autre monde.

Une sorte de rencontre culturelle dans laquelle chacun y va de sa partition. Ils sont haïtiens (c’est le groupe le plus présent jusqu’à aujourd’hui), américains, français, dominicains, rwandais, sénégalais, congolais, gabonais ou encore camerounais… De la culture, la ville est un reflet vivant. Dans les différents abris longeant les grandes voies comme Sainte-Catherine, Saint-Antoine, René Levesque, ainsi qu’au niveau des différentes lignes de métro (1) de Longueuil à Berry Uqam, la vieille ville québécoise est un paradis de la création qui donne un aperçu de ce qu’est également la culture nord américaine mélangée à l’européenne dans ces vastes régions du monde.

Un voyage pittoresque presque exotique s’offre au visiteur qui arrive… Entre le quartier des spectacles, avec ses galeries, les différentes universités (Uqam (2), Mc Gill, Concordia, Montréal), la ville s’offre sous tous ses aspects. Sur les marges au nord de la ville, Montréal est une ville d’archives et de bibliothèques. On y trouve la Grande Bibliothèque et les Archives nationales du Québec, le Quartier latin, la Société des Arts technologiques, la Cinémathèque Québécoise, le Centre d’archives de Montréal et encore un autre lieu historique National du Canada de Sir Georges Etienne Cartier.

Mélange de neuf et de vieux

L’art au cœur de l’urbanisme

Vous voici dans le « Village » (3) qu’on assimile familièrement ici au Vieux Montréal. Le cœur d’une ville où rayonnent le quartier international et toutes les aires destinées aux spectacles. Le quartier chinois est juste à côté. Le champ de mars aussi. Dans la partie sud ouest de Montréal, un autre lieu historique coupe la ville en deux : le Canal Lachine (3). Le Pont Champlain est à portée de vue. Un décor urbanistique qui longe l’un des plus fleuves nord américains, Le Saint-Laurent (4). Sur le Vieux port, la ville expose ses différents quais : alexandra, quai de l’horloge, quai King Edward, Quai Jacques Cartier. La rue de la Commune n’est pas loin. Et sur ses bords se trouvent le Musée d’archéologie et d’histoire de la ville et le Centre des Sciences…L’histoire retrouve la géographie. Mais aussi le domaine de la connaissance et des croyances.

Pas trop loin de ce décor, le quartier du musée. Eglises et musées dominent ici. C’est aussi le domaine des universités. Mc Gill, le Pavillon de l’Uqam, le Musée d’art contemporain, le Musée McCord d’Histoire canadienne, et en dessous, l’énorme Place des Arts à côté des Complexes Desjardins. Et, entre le boulevard de Maisonneuve et la rue Sherbrooke, se trouvent l’université de Concordia et la plus cotée des universités canadiennes d’aujourd’hui, Mc Gill.

Un creuset de civilisations

Au moment où l’hiver se retire doucement, les environs du port sont encore vides de bateaux. Le fleuve enneigé amorce sa période de débâcle. Et l’on voit encore sur les bords, les énormes blocs de glaces qui s’effritent seulement perturbés par la présence de quelques oiseaux : des cormorans. Il fait encore froid dehors. Un froid glacial qui ne semble pas impressionner certains montréalais. A l’intérieur des voitures chauffées, les gens de cette partie du monde où les hivers sont bien rudes, bravent encore avec un certain bonheur les intempéries.

Mais, derrière ses airs tranquilles, Montréal est une ville de toutes les rencontres. Une ville qui a ses problèmes et difficultés. La vie y est monotone pour celui qui vient d’Afrique. Cela, en dépit du cadre de vie qu’elle peut lui offrir. Le taux de suicide est dans cette ville l’un des plus élevés du pays. Loin de la petite cité tranquille de Québec qui vit au rythme du tumulte politique entre Parti libéral et le Parti Québécois, Montréal est aussi confronté aujourd’hui à une question épineuse : celle de la maintenance de ses infrastructures : ponts, routes, rails…

Mardi 15 mars, il fait encore froid. Et, les Québécois se sont réveillés avec la surprise d’apprendre une de ses nouvelles qui vous font trembler de peur. Le pont Champlain menace de s’écrouler. Le Journal québécois La Presse (5) qui tient l’information des résultats d’une étude du cabinet d’ingénieurs Delcan, chargé de la viabilité de l’infrastructure, ajoute au tumulte politique en cours qui secoue le pays et les milieux politiques. Dirigé par le Parti Québécois de Pauline Marois, la révolte contre le non respect des engagements du Groupe Hydro Québec pour les normes environnementales au niveau de certains de ses sites. Et, en tenant compte des changements climatiques, cela reste une réelle source de colère.

sudonline.sn

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