XALIMANEWS-Sadio Mané, le héros sénégalais de la CAN et MVP de la compétition, a accordé un entretien à l’hebdomadaire français France Football. Le deuxième meilleur buteur actuel de la Premier League, parle de sa maman, de Senghor la personne grâce à qui il est venu sur Dakar monnayer ses talents de footballeur, de ses ambitions et objectifs à atteindre sans oublier le record de Drogba qu’il a battu.
C’est dans la grande salle lumineuse avec vue sur le terrain du centre d’entraînement des Reds à Kirkby, dans le nord est de Liverpool, que Sadio Mané a reçu le journal français Pascal Ferré. Dans cet entretien qui a duré 58 minutes, le meilleur joueur de la dernière CAN a évoqué quelques épisodes de sa vie, sa maman.
Parlant de cette dernière, celle qui ne voulait pas qu’il part en Occident, « Qu’est ce que tu es parti faire là-bas? tu te fatigués pour rien. Je connais des footballeurs meilleurs que toi qui ont passé leur vie à courrir après leur rêve sans y parvenir et se retrouvent sans rien. Alors, arrête tes bêtises, rentre et retourne à l’école. » Sadio se rappelle de ses mots de sa maternelle quand il l’avait appelé pour lui informer qu’il se trouvait en France ( à Metz) pour effectuer des tests. Le partenaire de Mohamed Salah d’avouer que celle qui l’a mis au monde, l’à beaucoup aidé, évoquant leur entretien à l’issue de la finale victorieuse offrant au Sénégal son premier sacre continental : « Et le soir de la finale, comme d’habitude, elle n’a pas regardé le match car elle a trop peur. Elle m’a avoué avoir perdu sept kilos durant la CAN tellement elle stressait. Au bout du fil, je lui ai alors dit : « Maintenant, il faut aller manger car c’est fini. On a gagné. » Elle m’a répondu : ah, vous avez vraiment gagné? »
Le vainqueur de la Ligue des champions 2019, de répondre à une question concernant Senghor, le vieil homme du village de Kodji, celui qui lui a permis de rejoindre la capitale sénégalaise afin de monnayer ses talents de footballeur : « Non, je l’ai pas vu mais je l’ai eu au téléphone, il fait partie de ceux qui ont changé ma vie », a d’abord évoqué Sadio concernant le vieil homme avant de divulguer certaines anecdotes et reconnaître le rôle joué par Senghor dans sa réussite actuelle, « moi qui lui avait volé tant de noix de cajou, je me souviens toujours de la fois où il m’a convoqué. Ça fait partie de mon histoire. Je pensais que c’était pour me faire à nouveau la leçon. Mais pas du tout, c’était pour m’aider à aller tenter ma chance loin de Bambali parce qu’il avait entendu parler de mes talents de footballeur. Sans lui, je ne sais pas si j’aurais pu un jour y arriver. »
Le très humble et modeste footballeur, celui qui n’est pas adepte des choses excentriques et des mondanités, s’est exprimé sur son record de 2ème meilleur buteur africain actuel de l’histoire de la Premier League (107 buts), dépassant son aîné ivoirien Didier Drogba (104 buts) mais derrière son ami et coéquipier l’Egyptien Mohamed Salah (117). » Franchement, je ne m’intéresse pas trop à ces chiffres. Moi, ce qui compte vraiment, ce sont les succès collectifs. Les performances individuelles, je ne passe pas mon temps à les surveiller. Je sais que certains sont obsédés par leurs chiffres mais ce n’est vraiment pas mon cas. Je n’en ai pas besoin pour me motiver ou me situer par rapport à la concurrence. Car un attaquant, ce n’est pas que des chiffres. » Celui qui va avoir 30 ans le 10 avril prochain, n’a qu’une seule obsession, la ?agne. « Moi, ma seule obsession, c’est de continuer à gagner. Vraiment. Mon moteur, c’est celui-là : gagner et gagner ! », et déclare admirer certains grands joueurs et grands coachs mais donne sa préférence à ceux d’Anfield, tout en fixant ses objectifs. « Bien sûr, il y’a plein de grands joueurs ou de grands coaches que j’aime beaucoup, mais à Liverpool, j’ai déjà plein de grands joueurs et déjà un grand coach aussi. Plus que des grands joueurs, ce sont des grands titres que je veux. »
Voilà qui est dit, et bien dit. Et cela passerait par une qualification et une brillante participation pour le Mondial 2022 au Qatar, comme l’a avoué l’enfant chéri du lointain village de Bambaly.