Une nouvelle journée de confinement pour les 26 millions d’habitants de Shanghai, alors que la capitale économique chinoise affronte sa pire flambée de cas de Covid-19 depuis le début de la pandémie. Avec, au-delà de la peur du virus, l’angoisse pour les parents d’être séparés de leurs enfants en cas de test positif.
Les images ont fait le tour du web chinois, ce vendredi 1er avril au soir. Des vidéos et photos montrant des enfants déambulant seuls ou des nourrissons en pleurs allongés en rangs d’oignons dans des petits lits à barreaux en fer ont suscité la colère des internautes, à commencer par les parents dévorés d’inquiétude.
Mme Zhu a été testée positive au Covid-19, elle n’a pas vu sa fille de deux ans et demi depuis quatre jours. « Nous avons été diagnostiquées positives le 26 mars. Et puis le 29, l’hôpital nous a dit que nous devions être transférées et séparées. J’ai dit non. Ma fille est trop petite. Mais ils ont insisté. Et sous la pression, j’ai accepté que mon enfant soit emmené à la clinique de Jinshan », témoigne-t-elle.
La clinique publique de santé de Jinshan à Shanghai, où sont isolés les enfants positifs de moins de 6 ans, a réagi ce samedi. Les images diffusées sur les réseaux ne viendraient pas du centre de quarantaine pour mineur, elles auraient été prises lors d’un mouvement interne du service pédiatrique de l’hôpital. « En raison de l’augmentation du nombre d’enfants infectés par le nouveau coronavirus et afin d’améliorer l’environnement hospitalier, notre hôpital a adapté le service pédiatrique au bâtiment des consultations externes et des urgences. Comme le nombre d’enfants admis continue d’augmenter, l’aménagement interne du service est nécessaire(…) Une équipe médicale pédiatrique supplémentaire est venue renforcer le service pédiatrique afin d’optimiser le processus d’admission et de traitement et de renforcer la communication avec les parents », indique l’hôpital.
« On ne sait rien de ce qui se passe là-bas »
La séparation doublée d’un manque d’information, c’est la principale angoisse des familles en Chine. Mme Zhu dit avoir reçu aujourd’hui des nouvelles de sa fille via un groupe sur la messagerie WeChat avec son mari séparé dans un troisième hôpital, deux infirmières et un médecin.
Elle est inquiète, elle a appris que sa fille avait eu une légère fièvre il y a trois jours. « Ma demande est très simple, je veux que ma fille revienne auprès de moi, je veux m’en occuper. On ne sait rien de ce qui se passe là-bas. Quand j’ai vu la vidéo de Jinshan (vendredi) soir, je suis devenue folle ! Ma fille est seule, elle a seulement deux ans et demi », alerte la mère de famille.
Selon le compte WeChat de l’Association des femmes chinoises dans un article intitulé « en négociation », 53 enfants confirmés positifs et 252 autres asymptomatiques auraient été pris en charge par la clinique de Jinshan depuis le début de la résurgence du Covid-19 à Shanghai.
La directrice d’un organisme de bienfaisance cette semaine à Hongkong confiait au South China Morning Post que jusqu’à 2 000 enfants de moins de 10 ans ont été séparés de leurs parents dans les hôpitaux de Hong Kong au cours des six dernières semaines après avoir attrapé le Covid-19.