Jusque-là, Macky Sall n’a pas encore tranché défensivement la question qui concerne sa 3e candidature. Toutefois, le président de la République estime, qu’en Afrique, la limitation des mandats présidentiels ne correspond pas au mode de gouvernance souhaité. Pour lui, il y a des exigences procédurales qui font qu’avec des mandats limités, les chefs d’État ne peuvent pas réaliser, comme ils l’auraient souhaité, leurs programmes de développement.
« Puisque nous voulons plus de démocratie en Afrique, nous disons qu’il faut limiter les mandats en réduisant la durée de la présence à la tête de l’État. Mais au même moment, les procédures, qui datent des années soixante, sont toujours les mêmes qui conditionnent les décaissements. Alors quand est-ce que les régimes mis en place vont avoir un bilan ? On risquerait de virer des régimes tous les cinq ans et ça va être un éternel recommencement qui est contraire à l’idée du développement », a déclaré Macky Sall. Le chef de l’État recevait, ce jeudi, 5 mai 2022, une centaine de jeunes leaders africains venus un peu partout dans le monde.
Pour avoir des mandats limités, Macky Sall plaide une réforme interne des administrations africaines. L’utilisation des nouvelles technologies en est une solution. « Il faut, d’abord à l’interne, que les administrations se réforment qu’elle digitalise en procédure, leur économie. Également du côté des partenaires, qu’il y ait cette évolution pour que nous puissions, dans des délais convenus, pouvoir faire le développement des populations. Souvent, ces formalités et ces procédures retardent la formulation et l’exécution des projets. Cela fragilise l’action publique et suscite des attentes déçues. C’est ce qui entraîne toutes ces critiques au niveau des réseaux sociaux : ‘’il n’a rien foutu’’, dégage, bla bla… Mais ça ne se passe pas comme ça. Ce n’est pas un bouton magique », a-t-il indiqué.