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Gana, tu ne marcheras jamais seul (Mamoudou Ibra Kane)

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De sa définition simple de « sport opposant deux équipes de onze joueurs, où il faut faire pénétrer un ballon rond dans les buts adverses sans utiliser les mains », le JEU sportif du football est devenu un ENJEU : social, économique, politique et géopolitique. Il faut même ajouter : culturel et cultuel. Jeu ? plutôt Dieu FOOT ! Marquer des buts sans utiliser… les mains ? Sauf bien sûr, « la main de Dieu » de Diego ! Encore que les règles dites de Cambridge, esquissées en Angleterre en 1848 par des étudiants, n’interdisaient pas l’usage de la main, privilège donné au seul gardien de buts.

Autres temps. Il faut être bien naïf pour croire que le foot d’aujourd’hui n’est qu’un simple jeu. Ce monde d’alors, où le football se jouait en s’amusant, chantant et dansant la Samba ou le Tango ; ce monde-là, MALHEUREUSEMENT, n’est plus d’actualité. Il est mort.

Idrissa-Gana-Guèye. Ton prénom et nom, fièrement portés et qui retentissent fort dans la planète footballistique et politique, nous donnent envie de te dire : « Tu ne marcheras jamais SEUL ! » You’ll never walk ALONE ! t’aurait dit ton coéquipier champion d’Afrique, King Sadio Mané reprenant avec force le slogan fétiche des reds de Liverpool, le club de la Mersey. Son club à lui, Nianthio, qui s’apprête à aller à la conquête du Real Madrid de Karim Benzema et peut-être du Ballon d’Or. Conquête également de Paris, la capitale française qui accueille, samedi 28 mai, la finale de la Ligue des champions européenne.

Le Paris de Gana Guèye. Quelle coïncidence ! C’est ce Paris-là, entendez la France tout entière qui veut faire payer par l’enfer, le doux refus d’Idrissa Gana Guèye de porter le maillot floqué aux couleurs LGBTQ+. Un maillot destiné, dit-on pour la circonstance, à lutter contre l’homophobie. Suffisant pour que le joueur du Paris Saint-Germain soit lynché, menacé, acculé et accusé de tous les péchés d’Israël. Voudrait-on faire croire que les droits des LGBTQ+ -libre à eux de vivre leur vie- sont plus importants que les droits d’Idrissa Gana Guèye, on ne s’y prendrait autrement. Faudrait-il alors considérer que tous les droits et libertés doivent s’effacer devant ceux des homosexuels ? Que fait-on des droits et libertés de l’international sénégalais ? La patrie des droits de l’Homme, enfin soi-disant ou du moins jusqu’à une certaine époque, s’est trahie avec cette affaire Gana Guèye, que le Landerneau politique français, jusqu’au plus haut niveau, a fini de transformer en affaire d’Etat.

Convictions. Nous ne parlons même pas de religion, puisque Dieu reconnaîtra les siens. De convictions, il est question ici de respect de ce qu’Idrissa Gana Guèye a de plus précieux en son âme et conscience. Il s’agit aussi et surtout de respecter sa propre compréhension de sa mission et de sa responsabilité sportive, sociale et sociétale sur un terrain de football. Le « Parisien » qu’il est de par son contrat de travail, ne s’en est pas pris aux LGBT, à ce que l’on sache. Il a simplement, de bon droit, décidé en le signifiant à son entraîneur qui ne s’en est pas formalisé d’ailleurs, qu’il préférait rester ce jour-là dans les gradins du stade de Montpellier. Il a regardé et le match et ses coéquipiers jouer et gagner avec leur maillot de circonstance. Cela doit suffire sauf si la France lui cherche la petite bête. La demande d’explications du Conseil national de l’éthique de la Fédération française de football adressée au joueur, est mal venue.

Que cherche-t-on à lui faire dire ? La tentative d’isolement de Gana et de tous ceux qui préfèrent s’abstenir sur le sujet LGBT est manifeste. Pendant ce temps, les racistes et les xénophobes peuplent les stades, plus particulièrement européens, sans aucune volonté sincère de les en exclure.
La morale à tirer du refus de Gana est qu’il faut cesser de voir les footballeurs comme de simples faire-valoir. Des jeunes garçons (et filles, pour parler du foot féminin), en culotte courte qui courent derrière un objet appelé « ballon rond ». Grande erreur ! Ils ne sont pas que cela. Les footballeuses et footballeurs sont des êtres humains, doués d’amour et de raison. Par la force des choses, Idrissa Gana Guèye est devenu pour le Sénégal, le plus grand DÉNOMINATEUR COMMUN. Autrement dit, un exemple achevé de samm jikko yi !

Mamoudou Ibra KANE
20 mai 2022

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