En 1987 il s’est produit chez nous un phénomène unique, singulier, hors normes : la radiation de tous les policiers. Vous avez bien lu. Pendant des mois le pays « marcha » sans service de police. Durant cette période extraordinaire c’est la gendarmerie qui a tant mal que bien essayé de remplir ce rôle qui ne faisait pas partie de ses attributions.
Et un désordre indescriptible s’installa dans le pays. La nature ayant horreur du vide la délinquance et les agressions reprirent dans des zones que police avait, naguère, sécurisées. Et pendant des mois la pègre a pu s’y installer à sa guise sans être inquiétée.
Après une période de purge on reprit une partie des policiers en laissant en rade un grand nombre parmi eux. On pourra revenir un jour sur le drame au quotidien de ces laissés pour compte.
En tout état on était en train de reconstituer une police purgées de ses » éléments subversifs ». Donnant le temps à la pègre de gangrener les grands centres urbains et autres zones où elle sévissait jadis.
On vit une police discréditée, sans moyen face à des hors la loi qui ne l’a craignaient plus.
Le malaise s’installa au niveau de la police, l’insécurité au niveau des populations qui limitaient leurs activités à la lumière du jour.
On vous agressait en plein jour. Vous appelez la police. Si elle ne manquait pas d’effectifs elle n’avait pas les moyens de se déplacer, faute de véhicules ou de carburant. Et souvent des citoyens mettaient la main à la poche ou apportaient leurs véhicules pour pallier le phénomène. On a encore en mémoire les policiers tués en pleine manifestation au boulevard Général de Gaulle au milieu des années 90. Leur véhicule était tombé en panne d’essence au milieu des manifestants en furie et le drame se produisit…..
Les agresseurs étaient si bien organisés qu’ils suivaient les femmes dans les cérémonies. Ils les photographiaient parées de leurs bijoux et autres joyaux. La cérémonie terminée les femmes ôtaient leurs parures et entraient dans les transports en commun. C’est là bas qu’ils les trouvaient pour leur demander leurs bijoux. Si elles disent qu’elles n’en avaient pas ils leur montraient les photos où elles s’en étaient parées…….
À la survenue de l’Alternance en 2000 quand le ministre de l’Intérieur de l’époque , le Général Mamadou Niang, faisait la visite des services de son département il a constaté par lui même le dénuement dans lequel travaillait la police. Commença, alors, une période de recrutement pour étoffer les effectifs et une dotation conséquente en moyen et en matériel pour avoir une police digne de ce nom. Le Général Mamadou Niang fit ce qu’il put pour redonner à la police sa dignité. Et l’impact de sentit au niveau des populations, surtout en banlieue. Il y avait une confiance retrouvée et une certaine collaboration entre la police et les populations. La communication passait très bien.
La politique politicienne ayant, à un moment, repris le dessus la situation prit une autre tournure. L’agitation et l’effervescence politique amenèrent les citoyens à voir la police sous l’angle de la répression, principalement. Et on a évité le pire à la veille des élections de 2012. Loin de nous l’idée de minimiser les drames survenus en cette période. Mais ailleurs on a vu ce que cela a produit comme résultat.
À la deuxième Alternance survenue en 2012 il y eut une petite accalmie.
La politique politicienne , l’agitation et l’effervescence ont repris depuis près de dix ans et les populations encore prises en otages par des politiciens qui ne sont mus que par leurs intérêts.
Les tenants du pouvoir sont prêts à tout pour le conserver. Le contre pouvoir utilisant tous les moyens ( quels qu’ils soient) pour les en déloger.
Dans un pareil scénario ce sont les populations qui en paient le prix:
Insécurité
Vols
Viols
Prostitution
Drogue
Alcoolisme
Traffic d’organes
Traffic d’êtres humains……
Sont le lot quotidien. Sans que cela ne dérange ni le pouvoir, ni l’opposition. Des deux côtés on peaufine des stratégies pour rester au pouvoir ou pour y accéder.
Qui s’occupe de la sécurité des populations ? Qui s’en soucie ? Personne.
Les responsables politiques, à quelque niveau qu’ils soient, sont entourés d’armoires à glace qui constituent leur sécurité. Et quel que soit leur lieu de résidence ils sont tranquilles. Quid des populations ?
Il est temps de vraiment se pencher sur leur sécurité.
N’est ce pas ?
Wagane Faye
Professeur d’anglais
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