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Ziguinchor – Centre d’hébergement des victimes de Vbg : Kullimaro, site 100 ressources

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Kullimaro manque de moyens financiers et logistiques pour pérenniser ses activités. Ce centre d’hébergement dans le besoin accueille les filles et femmes victimes de violences à Ziguinchor.

Kullimaro est un Centre régional intégré de protection, de prise en charge et de promotion de la santé de la femme érigé à la cité Somivac à Ziguinchor. Le mot mandingue Kullimaro signifie arc-en-ciel, autrement dit après la pluie, vient le beau temps pour les pensionnaires qui ne sont autres que des victimes de Violences basées sur le genre (Vbg). Il s’agit d’un centre d’une capacité d’accueil de 18 lits et le séjour de la pensionnaire est fixé à trois mois prolongeables, selon évidemment sa situation. Créé en 2015 par la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance, Kullimaro a accueilli à ce jour 170 victimes de violences.

Pour rappel, la zone a vécu un conflit d’une quarantaine d’années et a blessé particulièrement la gent féminine et les enfants. Les pensionnaires de Kullimaro sont des mineures, des adultes, des victimes de fistule obstétricale, de viol, de grossesses précoces, de violences conjugales. Si certaines y cherchent un abri, d’autres n’ont besoin que d’une oreille attentive et une orientation.
De l’écoute à l’insertion socioéconomique et scolaire en passant par la prise en charge médicale, juridique, psychosociale, Kullimaro accompagne ses visiteurs à travers un dispositif intégré. Des activités telles que la couture, la broderie, la teinture, la transformation de fruits et légumes et même le micro-jardinage offrent aux victimes des momentsd’échanges mais surtout de se préparer à la réinsertion sociale et économique. «Nous avons un Gie Majaké regroupant les victimes et les femmes avec une pauvreté accrue pour leur permettre de mener des activités génératrices de revenus», affirme Sira Coréa, responsable de Kullimaro. Les membres transforment à partir des produits locaux, diverses céréales locales comme du thiacry de mil, de maïs, de sorgho, du thiéré et se partagent les recettes.

Des difficultés en Kullimaro
Malgré d’énormes efforts consentis par les initiateurs, leurs partenaires et les bonnes volontés, le centre manque de moyens financiers et logistiques pour son fonctionnement. Il est certes impossible de quantifier le coût d’une prise en charge quotidienne ou mensuelle d’une pensionnaire mais rien que pour l’accouchement d’une victime de viol suivi de grossesse précoce, la facture peut aller jusqu’à 250 mille francs Cfa en cas de complications et 50 mille à 75 mille pour un accouchement simple. «Si on y met les consultations, les analyses, les écographies… cela peut aller jusqu’à 300 mille francs Cfa», indique la responsable de Kullimaro.

Mme Coréa invite les autorités et les bonnes volontés locales d’abord, ensuite nationales et internationales à apporter leur aide «de quelle que nature qu’elle soit» à Kullimaro. Car le centre ne dispose même pas de véhicule pour référer les pensionnaires en cas d’accouchement la nuit. «C’est difficile, une nuit on a failli avoir un accouchement dans la rue parce qu’on cherchait un taxi en vain. Ce sont des situations qui nous mettent hors de nous et nous demandons de l’aide aux autorités locales», insiste la coordinatrice du centre, qui a vivement besoin d’aide.

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