Le Rwanda a profité du sommet de l’Union africaine pour rejeter les accusations de soutien aux rebelles du M23. Des accusations portées par le gouvernement congolais ces derniers jours. À Malabo, le ministre des Affaires étrangères rwandais Vincent Biruta a parlé « d’accusations sans fondement » et accusé son voisin de soutenir un autre groupe rebelle, les FDLR.
Vincent Biruta a dénoncé une collusion vieille de près de trente ans entre l’armée congolaise et les FDLR, un groupe rebelle composé de réfugiés hutus rwandais partis au Congo après le génocide des Tutsis. Un mouvement toujours considéré comme génocidaire par Kigali et qui représente aujourd’hui, selon Vincent Biruta, une menace pour le Rwanda.
D’après Kigali, les FARDC combattent même actuellement aux côtés des FDLR dans l’est du Congo. Sur la question du M23, c’est un problème strictement congolais a assuré le ministre tout en accusant Kinshasa de ne pas négocier de manière équitable avec tous les groupes armés dans le cadre du processus de paix de Nairobi. La branche du M23 dirigée par Sultani Makenga et Bertrand Bisimwa qui a récemment repris les armes avait été écartée des discussions en avril.
Ce week-end, Kinshasa a qualifié le groupe de terroriste et l’a officiellement exclu du processus de paix. Pour finir, Vincent Biruta a dénoncé des provocations de la part des FARDC, notamment des tirs sur le sol rwandais ces dernières semaines. « Le Rwanda aurait le droit de répondre », a conclu le ministre. Jusqu’ici Kigali a plutôt demandé des enquêtes au niveau régional.