La Casamance peut être chantée par sa beauté, par sa nature sauvage ou par sa diversité culturelle, mais ce dont elle a le plus besoin aujourd’hui, c’est d’une paix durable afin que ses fils vivent heureux. C’est tout le sens à donner au premier album de Paco Diatta intitulé « La paix en Casamance ».
« La paix en Casamance ». Cette grande aspiration de tout le peuple sénégalais et des casamançais, en particulier, est repris par Paco Diatta dans son premier album. Tel un refrain, l’ancien chef d’orchestre de la Diva Dial Moussé Alé a fait ce thème générique, le titre éponyme de son album de 14 titres présenté, mercredi, à la presse. Un produit que le chanteur dit avoir rêvé toujours et cela malgré ses longues années de présence (plus de dizaine ans) en Belgique… loin de sa terre natale, la Casamance.
Bien que meurtri par la guerre qui perdure, Paco Diatta a tenu à chanter cette paix tant désirée dans toutes les langues de cette région du Sud du Sénégal. Mandingue, Balante, Wolof, peulh sont les langues locales que l’on écoute le plus dans ce produit. Sans oublier pourtant les langues étrangères comme le français et l’anglais à travers lesquelles, le chanteur entend donner à son produit un caractère international, Universel.
Forcément donc, des valeurs telles que la tolérance et la solidarité (Loum Taya), la patience (Doylou), la cohabitation entre les religions (Soldat Yalla) sont véhiculées dans cet album. Parallèlement, l’artiste déconseille l’usage de la drogue (Mau Diawol) et invite à cesser les palabres inutiles dans (Blabla). En plus de la diversité des langues, Paco Diatta voyage allègrement, à travers cet album, dans différents styles musicaux en s’adonnant au rap, à l’acoustique et surtout au reggae. Le reggae ? Cela se comprend par son passage au Be One Africa, le groupe de Ndiaga Diop qui a participé à l’écriture des belles pages du reggae au Sénégal.« j’ai jouée pour des artistes mbalax, mais ma spécialité c’est le reggae et l’afro-beat », confesse le chanteur.
S’étant longtemps frotté aux grands chanteurs sénégalais (Dial Moussé Alé, Abou Diouba Deh), Paco Diatta a également longuement côtoyé le célèbre instrumentiste Cheikh Tidiane Tall. Ce qui fera de lui un grand instrumentiste doublé d’un arrangeur. Avec une formation faite sur la programmation musicale en Belgique, Paco Diatta a su constitué un orchestre composé d’indiens, de belges et d’africains. De cette fusion est aussi née « l’afro india », une musique associant rythmes africains et sonorités indoues. Une belle trouvaille composée par des joueurs de cithare et de « tabala ». « Avec ce morceau, j’ai réellement voulu toucher d’autres cultures comme l’Asie puisque c’est aussi un album world », explique le chanteur. Associant l’acte à la parole, Paco qui, à l’état-civil se prénomme Oumar Lamine, a créé son propre studio à Ziguinchor, Anala Production Djibock de Ziguinchor. Un studio qui vient d’enregistrer son premier album « La paix en Casamance ». Une preuve de la solidarité de l’artiste pour sa casamançais et son engagement sur le chemin de la paix, pour que le conflit armé cesse pour de bon!
Maguette NDONG
lesoleil.sn