Ce n’est pas encore l’hiver, mais ce n’est déjà plus le printemps. Pour l’économie mondiale, le paysage s’assombrit selon le FMI qui note que les risques qu’il anticipait en avril dernier ont commencé à se concrétiser.
Le monde ne s’est pas encore remis de la pandémie de Covid-19 et affronte désormais de multiples chocs. Guerre en Ukraine, inflation généralisée, remontée brutale des taux d’intérêts… Tout cela pèse sur la croissance.
Celle des États-Unis, première puissance économique de la planète, est abaissée de 1,4 points pour 2022, et devrait s’établir à 2,3%.
Celle de la Chine baisse de 1,1% pour atteindre 3,3%, soit son plus mauvais résultat en quatre décennies.
L’Europe s’en tire un peu mieux, mais la crise gazière pourrait affecter davantage le vieux continent cet hiver. En revanche, l’Afrique sub-saharienne se maintient. Les prévisions y sont inchangées.
L’Afrique tire son épingle du jeu
Productrice de pétrole et de gaz, l’Afrique tire profit de la flambée des cours mondiaux. Les disparités entre pays africains s’accroissent à mesure que les perspectives économiques mondiales s’assombrissent. Ceux qui s’en tirent le mieux sont les producteurs de matières premières comme le Nigeria qui verra sa croissance se maintenir au-dessus de 3,2% cette année et l’an prochain, ou l’Afrique du Sud, qui voit même sa situation s’améliorer.
Pour les pays producteurs de pétrole, l’augmentation de 50% du cours du pétrole cette année va ainsi soutenir les revenus et donc contrebalancer les perspectives globales mondiales.
« Pour les pays importateurs de pétrole, la situation est plus difficile : il y a une réduction de la croissance cette année », explique Daniel Leigh, le chef du département de la recherche au FMI.
L’Afrique est aussi victime de la remontée mondiale des taux d’intérêt. Les deux tiers des Banques centrales dans le monde ont déjà remonté leurs taux cette année pour combattre l’inflation. Et qui dit « taux d’intérêts élevés » dit « surendettement », poursuit Daniel Leigh : « Avec des taux d’intérêts qui montent, la dette pourrait devenir plus difficile à soutenir dans plusieurs cas, avec un risque élevé de surendettement dans 70% des pays à faibles revenus en Afrique. »
L’autre menace pour le pouvoir d’achat des ménages africains est l’inflation. Le FMI recommande aux pays de maintenir une politique budgétaire de soutien pour éviter les chocs sociaux.