Le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu hier une séance consacrée à la situation en Libye. La question de la difficile nomination d’un nouvel envoyé spécial en Libye a été largement évoquée. Ce poste est vacant depuis la démission, il y a huit mois, du Slovaque Jan Kubis.
L’Américaine Stéphanie Williams avait dirigé la Manul (Mission d’appui de l’ONU en Libye), jusqu’à fin juillet, mais seulement en tant que conseillère spéciale du secrétaire général de l’ONU. La communauté internationale, fortement divisée, n’arrive pas à s’entendre sur un nouvel émissaire. Cette-fois-ci, c’est la Libye qui a annoncé officiellement son opposition à la nomination du Sénégalais Abdoulaye Bathily.
Pour la première fois, Tripoli réclame que son avis soit pris en considération lors du choix du prochain émissaire. Son représentant à l’ONU Taher al Sonni a appelé à des discussions préalables « sérieuses et profondes » avec les Libyens avant de procéder au vote, afin d’éviter un échec de dernière minute.
« Nous souhaitons que l’envoyé spécial soit africain, mais nous allons être plus sélectifs, nous cherchons, dit-il, une personnalité plus compétente et connaisseuse du dossier ». Tripoli a opposé un refus clair à la candidature du diplomate sénégalais Abdoulaye Bathily, proposé aux membres du Conseil par Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU.
Le gouvernement d’union nationale dirigé par Abdelhamid Dbeibah soutient plutôt la candidature de l’Algérien Sabri Boukadoum, qui a été refusé par surprise par les Émirats arabes unis et aussi par Washington si l’en on croit Alger. Sabri Boukadoum connaît bien le dossier libyen, et Dbeibah a été reçu à deux reprises à Alger alors qu’il est isolé à l’internationale depuis la fin de son mandat en décembre dernier et après avoir échoué à organiser les élections.