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Politique: Jeu de dupes

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Le président de la République, Macky Sall a annoncé hier, mercredi 28 septembre la reprise des tournées économiques, des Conseils des ministres délocalisés et des séances d’écoutes et d’échanges avec les forces vives de la nation dans la continuité des rencontres «Jokko Ak Macky».
Présidant la première réunion du Conseil des ministres avec le gouvernement du Premier ministre Amadou Ba, le chef de l’Etat a également demandé au Garde des Sceaux, ministre de la Justice d’examiner dans les meilleurs délais, les possibilités et le schéma adéquat d’amnistie pour des personnes ayant perdus leurs droits de vote. Ce qui fait penser à Karim Meïssa Wade et Khalifa Ababacar Sall, qui ont été écartés de toutes les élections depuis la présidentielle de 2019.

Le président de la République, Macky Sall est-il en train de préparer sa précampagne pour la Présidentielle 2024 ? Tout porte à le croire au regard des mesures qu’il a annoncées hier, mercredi 28 septembre en réunion du Conseil des ministres.
En effet, lors de cette première rencontre avec le gouvernement du Premier ministre Amadou Ba au Palais de la République, le chef de l’Etat a donné ses instructions fermes dans le cadre de la mission de combat contre la vie chère au Sénégal qu’il a assigné à la nouvelle équipe gouvernementale.
Macky Sall, renfilant sa tunique de chef de la coalition majoritaire au pouvoir Benno Bokk Yaakaar, a notamment invité le nouveau gouvernement «à agir en mode Fast Track» et à «asseoir la culture du résultat dans tous les secteurs» de la vie économique mais aussi «à clarifier au quotidien l’action de l’Etat devant les populations ou à travers les médias et les réseaux sociaux».

Loin de s’en tenir là, le chef de l’Etat a également annoncé sa descente sur le terrain à la rencontre des Sénégalais à travers «la reprise de ses tournées économiques, des Conseils des ministres délocalisés et des séances d’écoutes et d’échanges avec les forces vives de la nation dans la continuité des rencontres « Jokko ak Macky». Le timing choisi pour relancer ces grandes occasions de communion avec les populations des différentes localités du pays ne semble pas fortuit.
Au contraire ! A quelques 15 mois de la prochaine présidentielle, l’actuel chef de l’Etat accusé à tort ou à raison de vouloir briguer une troisième candidature illégale en 2024, semble résolument engagé dans cette voie.

Pour preuve, la reprise des tournées économiques, des Conseils des ministres délocalisés et des séances d’écoutes et d’échanges avec les forces vives de la nation dans la continuité des rencontres « Jokko ak Macky» semblent plus obéir, dans le contexte actuel, à des logiques politiques que de gouvernance.
En effet, diminué par les défaites cuisantes infligés à sa coalition lors des élections municipales et départementales du 23 janviers et les législatives du 31 juillet dernier les communes de Kolda, Ziguinchor, Kaolack, Tamba, Thiès, Dakar, Rufisque, Saint louis, Sédhiou…,

Macky Sall joue son va-tout pour essayer de se repositionner en perspective de 2024 face à une opposition plus que jamais motivée à tourner la page de son régime. A cela, il faut également rappeler le motif de manque de temps du fait de sa mission de président de l’Union africaine évoqué par Macky Sall lui-même pour justifier sa décision de faire revenir le poste de Premier ministre qu’il avait supprimé dans la foulée de sa réélection en 2019.
LOI D’AMNISTIE : LE DÉBUT DE LA FIN DE L’INTER-COALITION YEWWI-WALLU ?
Lors de la première réunion du Conseil des ministres tenue hier, mercredi 28 septembre, le chef de l’Etat, Macky Sall ne s’est seulement contenté d’annoncer à ses ministres la «reprise des tournées économiques, des Conseils des ministres délocalisés et des séances d’écoutes et d’échanges avec les forces vives de la nation dans la continuité des rencontres « Jokko ak Macky ».

En effet, le chef de l’Etat a également demandé au Garde des Sceaux, ministre de la Justice d’examiner dans les meilleurs délais, les possibilités et le schéma adéquat d’amnistie pour des personnes ayant perdu leurs droits civiques.
Autrement dit, voir les voix et moyens par lesquels, il pourrait passer pour satisfaire son engagement de faire adopter une loi d’amnistie en faveur de Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall pris au lendemain de sa réélection pour un second mandat lors la présidentielle de 2019.

Considérés comme ses principaux opposants d’alors capables de lui mettre en ballotage, la disqualification de Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall de la dernière élection présidentielle pour des raisons liées à leur condamnation controversée avaient été dénoncée par plusieurs observateurs de la scène politique sénégalaise. Aujourd’hui, à travers cette décision, le chef de l’Etat, Macky Sall semble être dans la logique de couper l’herbe sous les pieds de l’opposition regroupée au sein de l’inter coalition Yewwi-Wallu qui avait fait de cette question d’amnistie de Karim Wade et Khalifa Sall, une de ses priorités de campagne électorale.
D’autant plus que sa coalition Benno Bokk Yaakaar avec 82 députés sur les 165 a définitivement perdu la majorité des sièges au profit de l’opposition et les non-inscrits confondus. Sa décision d’amnistie une fois effective va permettre une redistribution des cartes politiques.

L’opposition jusqu’ici incarnée par Ousmane Sonko risquerait d’implosion à cause des ambitions diverses et divergentes. Et si c’était le jeu recherché par Macky Sall ?

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