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ENTRETIEN AVEC M. ROBERT SAGNA, SG DU RSD SUR LE MEETING DE L’OPPOSITION : «Un message fort : l’Unité de Bennoo et la paix en Casamance »

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rassemblement de Ziguinchor, est celui de l’unité de l’opposition et de la paix en Casamance. C’est ce que Robert Sagna, leader du Rsd, initiateur de ce grand meeting, a déclaré dans cet entretien. Il y évoque la question de la recherche de solution d’une paix définitive dans le sud du pays pour dire que les autorités étatiques et les responsables du Mfdc doivent se retrouver autour d’une table de négociations..

Bennoo a, dans son programme, inscrit la visite des régions pour un peu décentraliser ses activités. Et nous avons pensé qu’on pouvait venir à Ziguinchor , d’abord pour des raisons pratiques parce que nous nous approchons de l’hivernage. La seconde, que Bennoo se retrouve en dehors de Dakar, je crois que cela peut renforcer l’unité et la solidarité de ses leaders. Et surtout, leur permettre de prendre le pool de la base : ce qu’elle pense de nos objectifs, comment elle est organisée ? Ici à Ziguinchor, nous avons un comité local qui travaille nuit et jour sur ces questions et de manière rotative au niveau de la présidence. Enfin, nous pensons qu’il y a un message de paix à passer. La Casamance est une région où la crise demeure, la paix n’est pas définitivement revenue, et je pense que Bennoo pourait venir renforcer tous les efforts en cours pour que la Casamance retrouve sa sérénité d’antan. Voilà pourquoi j’ai beaucoup insisté pour que les camarades puissent venir ici à Ziguinchor. Et sans hésiter, à l’unanimité, ils ont tous accepté de faire le déplacement. Et je pense qu’ils seront pratiquement tous là le samedi. Je précise que ce rassemblement, c’est une idée de Bennoo en tant que tel, j’ai simplement consenti à inviter les leaders en premier ici en Casamance pour ce grand meeting. Je souhaite que cela réussisse et c’est une occasion de montrer aux Sénégalais que nous voulons aller loin.

Y’a-t-il, en dehors de la paix et de l’unité de Bennoo, d’autres questions que vous allez soulever, en somme, comment va s’organiser la prise de parole des leaders ?

Nous n’avons pas indiqué, à proprement parler, ce que chaque leader doit dire. Tous les leaders ont été présents à la réunion du lundi dernier pour préparer ce meeting. Je crois que chacun d’eux, selon son inspiration, va prendre la parole. Mais les deux sujets qui hantent les esprits, c’est l’unité de Bennoo et la paix en Casamance. Et je pense que chacun d’eux interviendra sur ces points. Ici à Ziguinchor, les gens ont soif d’entendre le message que le leader portera. Donc, c’est moins les Casamançais en tant que tel qui prendront la parole, que d’écouter le message des leaders. C’est une première et je vous assure que je viens d’une CA (réunion tenue le jeudi 12 mai à Ziguinchor, dans l’après-midi) chargée d’organiser ce meeting, cette envie d’entendre les leaders sur l’unité de Bennoo, ses objectifs, les prochaines échéances électorales, a été exprimée. Nous ne sommes pas là pour venir détruire le régime, mais nous sommes surtout là pour faire connaître aux populations nos ambitions pour le Sénégal. Et également relayer les propositions des Assises nationales sur des solutions de paix en Casamance.

Le discours de Bennoo a-t-il réellement des chances de passer ? Autrement dit, les leaders de l’opposition sont-ils capables de faire rêver les populations en 2012 ?

Oui, j’en suis persuadé. Ce que je souhaite et je crois que ça se réalisera, qu’au sortir de ce meeting beaucoup de Sénégalais finiront par croire que ce ne sont pas des blagues. Lorsque les gens se retrouvent toutes les semaines, pour parler de la vie du pays, de son avenir, ça ne peut pas être, à mon avis, quelque chose de léger. Les gens ne relaient pas suffisamment ce qui se fait dans Bennoo. Nous avons élaboré déjà un projet de Constitution, qui a eu un consensus au niveau de tous les membres de Bennoo. Enfin, nous avons un programme proposé par les Assises nationales, notamment la Charte de bonne gouvernance. Tout cela va se consolider et en plus nous allons avoir une Charte de l’Ethique qui va fédérer toutes les bonnes intensions de ses membres et les consigner par écrits. D’abord pour veiller à ce que les élections de 2012 se passent dans d’excellentes conditions. Et si nous gagnons, comment gérer ce pays. La réflexion propose alors un système où les pouvoirs sont équilibrés, où il n’y a pas un messie ; mais également, une équipe organisée, soudée. Cela est possible pour le Sénégal. Fondamentalement, il faut renforcer cette crédibilité de Bennoo. Et je crois que nous ne faisons pas suffisamment pour que la base sache qu’il y a un travail sérieux qui se fait. Et en amont, des dispositions sont prises, puisqu’il y a la Commission Clarté de Bennoo et le Comité de veille pour l’application des décisions qui ont été prises par l’audit du fichier électoral. Il y a eu 108 recommandations pour que les élections se déroulent dans la transparence. Peut-être que cela n’est pas très bien relayé au niveau de la base et je crois que ce meeting est un bon départ pour cela.

Allez-vous dérouler les sujets qui fâchent ?

Evidemment, c’est inévitable. Nous n’allons pas nous réunir en tant qu’opposants sans relever les insuffisances du régime, sans attirer l’attention des Sénégalais sur un certain nombre de problèmes clés, qui nécessitent de leur part une vigilance et une attention.
Nous allons attirer aussi leur attention sur l’instabilité constatée avec ces réaménagements. En tout cas, ce n’est pas un signe de stabilité pour gérer un pays dans la durée, mais aussi dans le succès. On ne peut pas mettre un ministre et le relever au bout de six mois, ça c’est un signe inquiétant. Mais le meeting n’a pas pour objectif de venir se focaliser sur les insuffisances du régime, bien que cela soit nécessaire de les souligner.

Comment vous envisagez la question de la paix en Casamance ?

D’abord, le régime de Me Wade ne fait pas assez pour la recherche de la paix en Casamance. Pour parler clair, aujourd’hui Wade ne fait rien, en tout cas nous ne voyons rien, nous ne sentons rien, bien qu’il y ait un appel des combattants du Mfdc aux négociations. Aujourd’hui, il y a des initiatives vues ou non, en cours pour aider la Casamance à retrouver la paix. Mais elles ont leurs limites tant que le régime ne s’implique pas. Il faut que ce régime s’implique, donne la voix, le ton pour que ceux qui prennent des initiatives puissent avoir le courage d’aller jusqu’au bout.

Vous parlez de la nécessité pour le gouvernement de s’impliquer, pouvez-vous être beaucoup plus explicite ?

Il faut qu’il ait des propositions claires, l’alternative à l’indépendance. Mais visiblement, le régime n’a pas de réponse et c’est fondamental. La vraie question est de savoir qu’est-ce que les acteurs pour la paix ont à proposer au Mfdc pour qu’on sorte de cette crise ? C’est le gouvernement qui doit dire : voilà la voie. Nous avons des propositions de sortie de crise, mais pour qu’elles aboutissent, elles doivent s’appuyer sur une directive, une orientation sur des choix non seulement stratégiques, mais aussi sur les politiques du gouvernement en la matière. Vous ne pouvez pas avancer tant que vous n’avez pas un soubassement sur lequel vous vous appuyez, comme ce fut le cas en 1999 avec le régime socialiste. Et enfin, il faut être clair – ce que le gouvernement n’est pas – et être d’accord aujourd’hui que ce n’est pas par la force que le problème va être réglé. Il faut nécessairement s’asseoir autour d’une table pour négocier. Tous les conflits se terminent toujours autour d’une table de négociations. Voilà ce que nous pensons. Bennoo, comme les Assises nationales ont travaillé sur la question et ont envoyé au président de la République des propositions de sortie de crise. Le régime devait les examiner et donner des orientations pour qu’on puisse enfin entamer des négociations avec le Mfdc aux fins d’arriver à une paix définitive.
Pourquoi, de manière statique, jouer au pourrissement ou alors s’attendre à ce que le Mfdc soit fatigué et usé. Je crois que c’est un mauvais choix. D’autant que le Mfdc s’est renforcé en armement. Une arme sert à quoi, sinon à faire la guerre.

Le Président gambien vient d’élargir des combattants du Mfdc, comment peut-on interpréter ce geste ?

Je crois que c’est un signe d’apaisement, parce qu’il est évident que du côté du Mfdc, voir des éléments en prison ne serait pas de nature à rassurer certains qui voudraient aller aux négociations. Je crois que c’est un geste qui devait être bien apprécié du côté du Mfdc et comme un signal fort. L’on ne peut pas aller à des négociations en excluant la Gambie et la Guinée-Bissau.

Le meeting de samedi va-t-il régler la question de la candidature unique ?

Des gens en font une question difficile, insurmontable. Mais nous dans Bennoo nous sommes persuadés que ce n’est pas une question insurmontable et je suis même persuadé que nous allons la surmonter. Maintenant, le renforcement de l’unité facilitera la recherche d’une solution comme celle-là, c’est-à-dire une candidature de l’unité pour aller aux élections de 2012. Les trois-quarts des membres de Bennoo sont favorables à une candidature de l’unité. Il y a une partie qui milite en faveur d’une pluralité de candidatures au premier tour.

Vous insistez sur l’unité de Bennoo, est-ce à dire qu’il y a des problèmes au sein de cette structure ?

Il y a des problèmes de divergences idéologiques, parce que, dès le départ, ce sont des partis qui ont chacun une idéologie propre, une vision du Sénégal. Donc, malgré cette diversité de visions, les gens ont accepté d’aller ensemble dans une coalition qui n’est pas une fusion des partis, mais un rassemblement d’une diversité de formations. Chacun à ses options, chacun à ses ambitions. C’est là où les gens ne comprennent pas qu’on n’est pas venu pour faire l’unanimisme au sein de Bennoo. Mais que devons nous faire ensemble dans l’intérêt du peuple.Cette question suppose donc, malgré les divergences, qu’un effort est possible pour que, sur l’essentiel, les gens se retrouvent. Ici, il s’agit d’aller au-delà des ambitions personnelles. Et la renonciation à ces ambitions personnelles, pose toujours problème, il ne faut pas que les gens s’en étonnent, c’est normal. Le plus important c’est de pouvoir le surmonter. Comment ? En essayant, autant que faire se peut, d’assainir les relations entre les membres de Bennoo, et retenir l’essentiel.

Etes-vous sûr que Bennoo va l’emporter en 2012 ?

Cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Je ne crois pas à une victoire de Wade.Les militants des partis ne représentent que 20% de l’électoral. Les gens oublient que les 80% des votants ne sont pas nécessairement des militants de parti. Par conséquent, quand j’écoute, je regarde, aujourd’hui, c’est l’opinion qui dénonce, de manière unanime, le mode de fonctionnement du pays. Je ne vois pas comment ce régime va survivre aux élections de 2012. Il ne peut le faire qu’en trichant, en rendant obscures les procédures. C’est pourquoi nous devons être vigilants. Et il n’y a pas que les partis qui doivent être vigilants. Les commissions qui veillent à la transparence des élections doivent être élargies à tous les mouvements civils et citoyens. Dans la presse des gens, par exemple, ont fait des propositions sur les bulletins de vote, en proposant un bulletin unique. Des suggestions sont en train d’être faites, je crois que ce sont ces éléments qui permettront de veiller à la clarté des élections et de limiter les fraudes. Si les élections se font dans la transparence, ce que je sens aujourd’hui,ce que j’entends, ce que je vois, ne devrait pas permettre le maintien du pouvoir actuel. La victoire de Bennoo et des citoyens est inéluctable en 2012 ?

Exergues

1- « Le régime de Me Wade ne fait pas assez pour la recherche de la paix en Casamance. Pour parler clair, aujourd’hui, Wade ne fait rien »

2- « Je ne vois pas comment ce régime va survivre aux élections de 2012. Il ne peut le faire qu’en trichant, en rendant obscures les procédures. »

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