Quelques jours après de nouvelles frappes sur des villes et des infrastructures énergétiques de l’Ukraine, Vladimir Poutine a tenu une conférence de presse vendredi 14 octobre à l’issue de plusieurs sommets régionaux au Kazakhstan. Mobilisation, frappes massives… Le président russe y a défendu ses choix et, sans surprise, persisté et signé.
Interrogé par un journaliste pour savoir s’il avait des regrets sur l’envoi de soldats russes en Ukraine, le président russe a répondu avec détachement : « ce n’est pas agréable ce qui se passe maintenant, mais on aurait été dans la même situation un peu plus tard, juste les conditions auraient été plus mauvaises pour nous. Donc, nous faisons tout comme il faut ».
Tout, y compris les frappes massives du début de semaine en Ukraine, présentées par la Russie comme une réponse à la destruction partielle du pont de Kertch, en Crimée, samedi dernier. Si le geste n’a pas été revendiqué, pour les enquêteurs des services de sécurité russes (FSB), c’est bien Kiev le responsable.
Cette campagne de bombardement pourrait se reproduire, a signifié Vladimir Poutine, mais pas forcément tout de suite : « Dans l’immédiat, il n’y a pas la nécessité de frappes massives, a dit Vladimir Poutine à Astana. Actuellement, il y a d’autres objectifs. » Avant d’ajouter dans un demi sourire : « pour l’instant. Après, on verra. »
Aucun avertissement officiel, sinon une montée subite de la tension quelques heures auparavant, n’avait laissé présager les frappes de lundi.
Pas de but « de détruire l’Ukraine »
Le président russe a aussi reconnu pour la première fois vendredi que les pays de l’espace post-soviétique étaient « préoccupés » par la situation et a assuré qu’il n’avait pas pour but « de détruire l’Ukraine ».
Enfin, peine perdue pour la légère ouverture de Washington sur une rencontre au sommet à Bali en novembre. Joe Biden avait déclaré le 6 octobre « ne pas exclure » une possible rencontre avec Vladimir Poutine dans le cadre du sommet du G20 prévu en Indonésie. La Russie, elle, l’avait déjà dit cette semaine par la voix du conseiller diplomatique du Kremlin : toute négociation aura lieu « sur le sol turc ».
Vladimir Poutine a enfoncé le clou et rétorqué ne « pas voir la nécessité » de mener des pourparlers avec son homologue américain. « Il n’y a pas de plateforme de négociations actuellement. » De toute façon, le président russe dit ne pas avoir encore décidé s’il se rendra à Bali.