Depuis quelques années, la stabilité politique et sociale du Sénégal est prise en otage par deux politiciens que tout oppose : parcours, idéologie, démarche et j’en passe. Il s’agit de Macky Sall et d’Ousmane Sonko. Pourtant, leur histoire politique et leur avenir sont désormais étroitement liés. D’ailleurs, d’aucuns affirment que Sonko est une création de Macky Sall.
Macky est souvent décrit, par ces derniers, à l’image de ce jeune magicien inhabile et incapable de maîtriser les puissances que ses propres mains ont créées. En voulant réduire l’opposition à sa plus simple expression (la condamnation de Khalifa et de Karim, faciliter la transhumance des uns et la neutralisation des autres), Macky n’a pas vu venir Sonko.
Ce jeune inspecteur syndicaliste allait rester, sans doute, dans son service et s’occuper des problèmes de ses collègues s’il n’était pas radié par le Président. Sa radiation et la volonté de chercher à le détruire à tout prix ont fait de Sonko l’homme puissant qu’il est devenu. On dit que le peuple sénégalais n’aime pas l’injustice. Sonko et ses partisans se présentent comme des victimes. Et cette stratégie de la victimisation marche assez bien pour l’heure.
Mais au-delà des divergences politiques et idéologiques, les deux hommes semblent se détester réellement. Ce qui est nouveau dans le paysage politique sénégalais. Abdoulaye Wade disait que Diouf n’avais jamais cherché à le détruire, ce n’est pas le cas entre nos deux hommes politiques. Macky Sall méprise tellement Sonko qu’il n’a presque jamais prononcé son nom. Il semble l’ignorer politiquement bien que tous les actes posés depuis quelques temps visent clairement Ousmane Sonko. C’est un fait politique rare.
Un Président de la République a tendance à citer régulièrement le nom de son principal opposant (soit pour le dénigrer, soit pour l’associer parfois à la gestion de certaines affaires comme on le voit en France, aux Etats-Unis et même au Sénégal jusque sous Wade). On se rappelle que le pape du Sopi faisant souvent des sorties pour attaquer Idy ou autre.https://googleads.g.doubleclick.net/pagead/ads?us_privacy=1—&client=ca-pub-9473846353102696&output=html&h=200&slotname=4242883252&adk=724716407&adf=3397874919&pi=t.ma~as.4242883252&w=863&fwrn=4&lmt=1667744202&rafmt=11&format=863×200&url=https%3A%2F%2Fwww.xibaaru.sn%2Fmacky-sonko-la-diagonale-de-la-haine%2F&host=ca-host-pub-2644536267352236&wgl=1&adsid=ChEI8LadmwYQ_9K50_yxyc3PARI9AP-ylPQyIax9r6idh8EiZUIkpF8rbyrRWfAXLkJRELbnaonTaw_vnvPVtUqmnAY3E7nd6k1_8jliyzyoBg&uach=WyJXaW5kb3dzIiwiMTQuMC4wIiwieDg2IiwiIiwiMTA2LjAuNTI0OS4xMTkiLFtdLGZhbHNlLG51bGwsIjY0IixbWyJDaHJvbWl1bSIsIjEwNi4wLjUyNDkuMTE5Il0sWyJHb29nbGUgQ2hyb21lIiwiMTA2LjAuNTI0OS4xMTkiXSxbIk5vdDtBPUJyYW5kIiwiOTkuMC4wLjAiXV0sZmFsc2Vd&dt=1667744126670&bpp=53&bdt=5901&idt=7583&shv=r20221101&mjsv=m202210310101&ptt=9&saldr=aa&abxe=1&cookie=ID%3D0e290013ff338809-22308523edd700c8%3AT%3D1667502914%3ART%3D1667502914%3AS%3DALNI_MYMbJ72nRwb8JmJN9K5AGeYkjXZmw&gpic=UID%3D00000576b9bb32fe%3AT%3D1667502914%3ART%3D1667744130%3AS%3DALNI_MafUThfg1cxowT1fv4PiJ-4yHn_jQ&prev_fmts=0x0%2C1200x280%2C797x280%2C160x600%2C160x600%2C1349x592%2C317x250%2C863x280&nras=2&correlator=5757888606230&frm=20&pv=1&ga_vid=165086487.1667502925&ga_sid=1667744131&ga_hid=1236068878&ga_fc=1&rplot=4&u_tz=-300&u_his=1&u_h=768&u_w=1366&u_ah=720&u_aw=1366&u_cd=24&u_sd=1&dmc=8&adx=70&ady=1824&biw=1349&bih=592&scr_x=0&scr_y=0&eid=44759875%2C44759926%2C44759837%2C42531705%2C31070663%2C44775016%2C44777176&oid=2&pvsid=189833064881582&tmod=1311477428&uas=0&nvt=1&eae=0&fc=1920&brdim=0%2C0%2C0%2C0%2C1366%2C0%2C1366%2C720%2C1366%2C592&vis=1&rsz=o%7Co%7CEebr%7C&abl=NS&pfx=0&fu=128&bc=31&jar=2022-11-05-14&ifi=7&uci=a!7&btvi=2&fsb=1&xpc=RoRq9w2zbi&p=https%3A//www.xibaaru.sn&dtd=76293
Quant à Macky, il semble adopter la politique du mépris. Et c’est ce qui explique, pour nous, la radicalité de Sonko envers ce régime. Lorsque le principal opposant n’est pas respecté ou on agit sans égards pour lui, la paix sociale est menacée. Toutes les guerres civiles en Afrique ont débuté avec cette diagonale de la haine entre les principaux rivaux : Dos Santos/ Savimbi en Angola, Ouattara/Bédié en Côte d’Ivoire, Mobutu/Kabila en RDC, Samuel Doe/Taylor au Libéria…
En Afrique du Sud, Mandela l’avait compris. C’est pourquoi, très tôt il avait accepté de serrer la main de Frederik De Kerk (malgré tout le mal qu’il avait subi et la ferme opposition de ses partisans les plus radicaux).
A l’heure actuelle, Ousmane Sonko devait bénéficier d’une protection policière vue sa position. Le pouvoir doit le protéger pour plusieurs raisons. Premièrement, c’est fort probable qu’il soit l’un des principaux acteurs de la prochaine campagne électorale voire devenir même le future Président.
Deuxièmement, s’il lui arrive quelque chose (assassinat ou blessure grave), cela risque de transformer le pays en poudrière. Les deux hommes doivent se parler pour l’intérêt supérieur de la nation. D’une part, cela va atténuer la rage de Sonko ; d’autre part, Macky sera plus disposé à préparer son départ sereinement au cas où.
Par ailleurs, si rien n’est fait, cette haine grandissante peut avoir plusieurs conséquences. Macky peut tomber dans ce qu’on appelle le piège de Thucydide. Il peut se barricader (par peur d’une vengeance contre lui et les siens) et refuse à tout prix qu’Ousmane Sonko accède au pouvoir. Ce scénario donne lieu à deux hypothèses : soit il se présente pour une troisième fois, soit il instrumentalise la justice pour liquider politiquement ce dernier. Mais dans les deux cas, la paix sociale reste menacée.
Dr Kanté Malao (CRHI, Nice)
Dans les 2 hypothèses la décision ne revient PAS à macky. Le peuple a finit de dire OUI à sonko.
Je ne suis pas du tout d’accord sur le fait de dire que macky a créé sonko. Non, sonko a un discours et un projet politique cohérents qui a convaincu la majorité des sénégalais en particulier la jeunesse. Le discours nationaliste, le patriotisme économique et le changement total de paradigmes en ce qui concerne la transformation économique du Sénégal par le passage à l’industrialisation ont été le moteur de la montée en puissance de sonko dans l’échiquier politique sénégalais. Mieux encore la production et la présentation du livre solution à la veille des présidentielles de 2019 ont finit de convaincre et de fasciner toute l’opinion publique sénégalaise. La structuration et l’organisation de son parti PASTEF ont facilité l’ancrage et l’appropriation de ce parti par la jeunesse sénégalaise. Il ne faut pas oublié que c’est le seul parti aujourd’hui qui est presque entièrement financé par les militants et sympathisants contrairement au parti de macky sall qui detourne l’argent du contribuable sénégalais pour se financer à travers le faux prétexte des fonds politiques.