Accusé de d’agression sexuelle de tentative de viol et séquestration, Dominique Strauss Kahn a plaidé non coupable devant une juge de l’Etat de New York qui lui a refusé une libération sous caution. Dominique Strauss Kahn plaide non coupable et a été mis en prison, à New York, le lundi 16 mai 2011. Ainsi en a décidé le juge qui l’a entendu lundi dernier. Il repassera devant un grand jury ce vendredi 20 mai.
A quelques 14 mois de l’élection présidentielle française, l’image de Dominique Strauss-Kahn (DSK), jusqu’ici pressenti comme le meilleur candidat du Parti socialiste français. Cette image du patron du Fonds Monétaire International, sortant des locaux de la police newyorkaise menotté est quasi surréaliste. Dominique Strauss-Kahn a été arrêté et inculpé le samedi 14 mai pour agression sexuelle aux Etats-Unis. Sans préjuger du verdict que la justice américaine rendra dans cette affaire, cette affaire de mœurs dans laquelle il est empêtré compromet son avenir politique. Cette affaire pour le moins surprenante et humainement dramatique pour l’intéressé et ses proches rebat les cartes de l’élection présidentielle en France, pour laquelle tous les sondages rendus publics jusqu’ici le donnaient gagnant ; en particulier devant le président actuel , Nicolas Sarkozy.
« C’est un cyclone sans précédent dans la vie politique française », a déclaré la patronne du Ps, Martine Aubry. Un coup de massue pour le Parti socialiste, beaucoup de militants plaçaient leurs espoirs dans l’ancien ministre de l’Economie pour reconquérir le pouvoir face au président sortant, Nicolas Sarkozy et après quatre défaites enregistrées à l’élection présidentielle. La candidature de Sarkozy en 2012 ne fait l‘ombre d’aucun doute. DSK, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) a été inculpé d’agression sexuelle, de tentative de viol et de séquestration par le parquet de New York. Une inculpation qui suscite moult commentaires et fait la une de la presse internationale. Ainsi pour le politologue Jean-Daniel Lévy, « il y a une secousse considérable, mais on a du mal à être certain de l’étendue des dégâts ». Et de poursuivre : « A ma connaissance, c’est la première fois qu’un responsable politique de haut plan, indépendamment du jugement, est inculpé pour des affaires qui apparaissent comme relativement graves ». Pour sa part, Jean-Thomas Lesueur, de l’institut Thomas More, club de réflexion basé à Bruxelles et Paris juge que : « c’est fini, incontestablement trop tard » pour Dominique Strauss-Kahn. »Sa non-campagne est terminée », a-t-il indiqué. « C’est un bouleversement complet du plan de campagne, ça change la donne pour tout le monde ». »DSK », 62 ans, figurait au nombre des prétendants probables à la primaire socialiste qui se déroulera en octobre. Au vu des sondages d’opinion, il était considéré comme la meilleure chance des socialistes face à Nicolas Sarkozy.
Le parti socialiste qui comptait sur la candidature de DSK essaie de surmonter le choc de l’arrestation de DSK son meilleur candidat face à Nicolas Sarkozy. Dans une enquête Ifop pour Le Journal du Dimanche, le patron du FMI reste en tête des intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle avec 26%), talonné par François Hollande qui recueillerait 23% des voix s’il était le candidat du PS. François Hollande est, avec Ségolène Royal, Arnaud Montebourg et Manuel Valls, l’un des quatre candidats déclarés à la primaire socialiste. Le dépôt des candidatures pour l’investiture socialiste est prévu entre le 28 juin et le 9 juillet. Dominique Strauss-Kahn s’était récemment rendu à Paris pour préparer un probable dépôt de candidature. La dirigeante du Parti socialiste Martine Aubry, qu’un accord de désistement réciproque liait théoriquement au directeur général du FMI pourrait se remettre en selle. Cette dernière a d’ailleurs appelé les socialistes à rester « unis et responsables ». Alors qu’à droite, on se refuse à accabler l’homme en invoquant la présomption d’innocence. Les principaux responsables interrogés à ce sujet ne font aucune considération particulière concernant la prochaine élection présidentielle électorale. S’il est avéré que Dominique Strauss-Kahn est « hors jeu, c’est sur le court terme un candidat sérieux qui se retire pour Nicolas Sarkozy », selon Jean-Daniel Lévy. Quelle que soit l’issue de la procédure visant Dominique Strauss-Kahn – des proches évoquent un « traquenard » -, son image s’en trouvera entachée et sa carrière, au mieux, freinée. Dominique Strauss-Kahn avait été contraint à la démission en France en 1999, alors qu’il était ministre de l’Economie, sous le coup de trois affaires, notamment celle de la Mnef. Il avait été finalement blanchi.
PAF avec Reuters (lagazette.sn)