e plus en plus de personnes vivent dans la région Europe – c’est-à-dire 53 pays dont ceux de l’Union européenne (UE)/Espace économique européenne (EEE) – avec le VIH sans que celui-ci ne soit diagnostiqué, indique mercredi le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Ce constat a été soulevé à la suite de la publication du rapport annuel de surveillance en Europe du sida et du VIH, publié conjointement avec le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe.
À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, ce jeudi, le nouveau rapport montre que depuis au moins 2018 et jusqu’en 2021, le nombre de personnes infectées par le VIH dans la région Europe est supérieur au nombre de personnes diagnostiquées.
En revanche, dans l’UE/EEE, il y a eu légèrement plus de diagnostics que d’infections par le VIH au cours de la dernière décennie, ce qui indique que le nombre de personnes vivant avec un VIH non diagnostiqué est probablement en baisse dans nombre de ces pays, selon l’ECDC. Ce dernier estime toutefois qu’une personne sur huit vivant avec le VIH dans l’UE/EEE n’est toujours pas diagnostiquée.
« L’importance de se protéger »
En Belgique, 781 nouveaux diagnostics d’infections par le VIH ont été établis (6,8 nouveaux diagnostics pour 100.000 habitants), selon le rapport. Au total, 580 étaient des hommes, soit 74,2%. Plus de 54% des cas de VIH ont été diagnostiqués chez des personnes âgées de 30 à 49 ans.
De nombreuses personnes méconnaissent toujours leur séropositivité, indique pour sa part le cabinet de la ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale, dans un communiqué mercredi. En 2021,1.155 individus étaient concernés, selon lui. Sans dépistage, ces personnes n’ont pas accès au traitement et sont également susceptibles de transmettre le virus.
«La journée mondiale de lutte contre le sida est une opportunité de rappeler l’importance de se protéger, de se faire dépister si l’on a eu des rapports à risques», insiste la ministre, qui rappelle par ailleurs que 30 millions d’euros sont mobilisés pour mettre en œuvre un plan de santé publique en Wallonie qui intègre la prévention des maladies infectieuses y compris celle du VIH.
«En l’absence de dépistage régulier du VIH pour les personnes les plus exposées, il peut s’écouler une longue période entre l’infection par le VIH et le diagnostic. Ce n’est pas bon pour les individus, car ils risquent davantage de souffrir de maladies graves, voire de mourir, si le diagnostic est tardif. Ce n’est pas bon non plus pour la santé publique, car les personnes séropositives non traitées peuvent transmettre le VIH à leurs partenaires sexuels sans le savoir», souligne la directrice de l’ECDC, Andrea Ammon. «La stigmatisation persistante et généralisée du VIH dissuade les gens de se faire dépister et nous éloigne dangereusement de notre objectif de 2030, qui est de mettre fin au sida», ajoute Mme Ammon.
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