Les leaders de la coalition Yewwi Askan wi adoubent la procédure de vote de la motion de censure déposée par les députés de leur groupe parlementaire. En conférence de presse hier, mercredi 14 décembre, Khalifa Ababacar Sall, coordonnateur de la conférence des leaders de Yewwi askan wi, justifie cette initiative par la non-prise charge des difficultés que traverse le monde rural et la cherté de la vie par le Premier ministre. Par ailleurs, les leaders ont dénoncé l’arrestation des députés Massata Samb et Mamadou Niang qui vise à priver l’opposition de la majorité des 83 voix requise pour faire passer la motion de censure.
A moins de vingt-quatre heures de l’examen de la 6e motion de censure déposée par les députés de leur coalition, les leaders de la coalition Yewwi Askan wi galvanisent leurs troupes à l’Assemblée nationale. En conférence de presse organisée hier, mercredi 14 décembre, Khalifa Ababacar Sall, coordonnateur de la conférence des leaders de Yewwi askan wi et ses camarades ont justifié cette initiative de l’opposition par l’absence de solution aux problèmes dans les secteurs de l’agriculture, la pêche et la cherté de la vie dans le discours de politique générale du Premier ministre. Apportant leur soutien indéfectible aux députés de l’opposition, l’ancien député-maire révoqué de Dakar et ses camarades leaders de Yewwi askan wi ont par ailleurs, dénoncé la tentative du régime en place qui cherche à faire échouer cette motion de censure par l’arrestation des députés du PUR. « C’est simplement parce qu’il y a une motion de censure qu’ils ont été retenus. Mais, si Macky Sall pense que retenir ces deux députés est la clé pour empêcher la motion de censure contre le gouvernement de passer, il se trompe », a toutefois prévenu Déthié Fall. Poursuivant son propos, le mandataire national de Yewwi askan wi n’a pas manqué de dénoncer la violation de l’immunité parlementaire de Massata Samb et Mamadou Niang. Abondant dans le même sens, Cheikh Tidiane Dièye jugeant « l’heure grave » a fait savoir que « la stabilité du Sénégal n’a jamais été aussi menacée à cause des agissements de ses dirigeants » avant d’assurer que l’arrestation des deux députés n’empêchera pas l’opposition de continuer son combat contre le gouvernement à travers la motion de censure.
Invité à prendre la parole lors de ce face-à-face avec les journalistes, au nom de ses collègues du groupe parlementaire Yewwi askan wi, le 5e vice-président de l’Assemblée nationale, Modou Bara Gaye, a commencé par préciser que Massata Samb et Mamadou Niang n’ont jamais été en fuite. Poursuivant son propos, il a informé au sujet de leur disparition des radars les jours suivant l’agression de la député Amy Ndiaye Gniby, qu’ils étaient juste en convalescence et n’avaient reçu aucune convocation des autorités. « La preuve, aussitôt après leur rétablissement, ils se sont présentés à l’Assemblée nationale où un détachement du Gign et de la Bip a été déployé pour procéder à leur arrestation de force sans convocation préalable », a-t-il déploré en annonçant la détermination de toute l’opposition « à faire face à ce régime. Nous ne laisserons pas piétiner les droits de nos collègues ». Dernier à prendre la parole lors de ce face-à-face avec les journalistes, le leader de Pastef et maire de Ziguinchor a accusé le chef de l’Etat d’être le principal responsable de la tension qui règne actuellement dans le pays. « Macky Sall a réussi à semer les germes de la violence dans ce pays. Jamais, on n’a vu, au Sénégal, des gens aller sur des plateaux de télévision pour non seulement s’attaquer à la vie privée de leurs compatriotes mais aussi appeler publiquement au meurtre sans que le procureur de la République ne s’autosaisisse. Aujourd’hui, nous avons deux types de Sénégalais : d’un côté, des citoyens privilégiés qui, au nom de leur appartenance au régime en place, ont tous les droits et peuvent insulter et même agresser verbalement en toute impunité leurs concitoyens. De l’autre côté, nous avons la grande masse des citoyens réduits au silence et condamnés à subir toutes sortes d’injustices de la part du pouvoir en place et leurs partisans au risque de se retrouver en prison ou même être tués ». Par ailleurs, revenant sur les propos tenus par le chef de l’Etat lors de l’entretien qu’il a accordé à un journal américain concernant sa candidature en 2024 qui « ne dépend que de lui, mais qu’il n’a pas encore pris sa décision », le leader de Pastef a indiqué qu’en tenant ces mots, Macky Sall a terni l’image du Sénégal. « Macky Sall a terni l’image du Sénégal aux yeux des puissances étrangères et des États-Unis en particulier, où il a fait sa sortie plus que ridicule. Un président Américain n’ose pas faire une déclaration pareille. Barack Obama n’a jamais osé dire que son troisième mandat ne dépendait que de lui », a martelé le maire de Ziguinchor.
sudonline.sn