La Conférence des leaders de Benno Siggil Senegaal prévue demain ne manquera pas de piquant, et pour cause. Selon une source digne de foi, c’est demain jeudi que Amath Dansokho et ses camarades vont plancher sur l’appel au dialogue politique à eux lancé par le khalife général des Tidianes. Toutefois, ça ne sera pas une partie de plaisir. Aux fins de proposer la conduite à adopter concernant l’initiative de Serigne Mansour Sy, la réunion hier du groupe de contact survient dans un contexte où certaines voix commencent à s’élever au sein de l’opposition pour théoriser la mort de la structure créée en 2009 pour… « gérer un problème ponctuel ».
Encore de la patience ! Même si tous les regards étaient rivés hier sur le domicile de Amath Dansokho, dans l’attente que la rencontre de Benno Siggil Senegaal accouche, hier, d’une réponse définitive au dialogue politique théorisé, mercredi dernier, par le khalife général des Tidianes, il reste qu’il faudra attendre encore 24 heures. Même si le groupe de contact s’est réuni, des voix autorisées au sein de la structure regroupant les partis politiques de l’opposition les plus représentatifs indiquent qu’il n’est pas habilité à dicter la conduite à tenir aux leaders de l’opposition. Son rôle, dit-on, se limite à se réunir tous les mardis, histoire de préparer la rencontre hebdomadaire de jeudi des camarades de Moustapha Niass. « C’est tout simplement pour faciliter certaines prises de décisions. Ni plus ni moins ! », indique notre source.
Poursuivant, la même source d’ajouter : « on ignore, pour l’instant, ce que Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niass, Amath Dansokho, Abdoulaye Bathily et Charles Guèye ont dû se dire, hier, mais cela ne saurait guère engager Bss. Ce n’est que la structure qui peut donner une réponse définitive ». Au motif que, souligne notre interlocuteur, non seulement cette instance n’est pas pour Bss un cadre où il peut donner une réponse au khalife général des Tidianes, mais aussi le groupe de contact n’est composé que d’une demi-douzaine de chefs de partis parmi la quarantaine qui siègent à la Conférence des leaders.
Pour la « mort » du groupe de contact
Sous le sceau de l’anonymat, un chef de parti explique : « quelle que soit la posture adoptée hier par les membres du groupe de contact sur la question du dialogue politique, ça risque d’être houleux lors de la réunion de demain (Ndlr :aujourd’hui) ». Car, affirme-t-il, « beaucoup de leaders de partis souhaitent la mort du groupe de contact. Pour eux en effet, cette structure avait été créée exclusivement pour régler un problème ponctuel : l’investiture sur les listes des responsables locaux de Benno Siggil Senegaal à la veille des dernières élections locales ».
Aussi, si certains étouffent de rage contre son existence, c’est que le groupe de contact n’est constitué que des ténors de Bss, à savoir les leaders du Parti socialiste, de l’Alliance des forces de progrès, du Parti de l’indépendance et du travail, de la Ligue démocratique, de l’Alliance pour la République, entre autres. Autant dire qu’au-delà de la guéguerre réelle ou supposée entre le Ps et l’Afp, Benno Siggil Senegaal est rongée par un autre malaise jusqu’à présent contenu dans l’œuf. Mais jusqu’à quand ?
Daouda THIAM
lasquotidien.info