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Chérif Bouna Aidara coordonnateur de l’ACC : « Devant la perte des valeurs, il nous faut réactualiser l’œuvre du saint homme

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Scoopsdeziguinchor.com : L’Association Citoyenne des Chérifs (ACC) a organisé le 30 avril dernier une conférence au centre culturel régional sur la vie et l’œuvre du guide religieux Cheikhna Cheikh Mahfouze Aidara. Pour les initiateurs de cette manifestation de haute portée religieuse, l’objectif est de promouvoir entre autres la citoyenneté et le dialogue inter-religieux et de participer à l’effort national de développement et de solidarité. En marge de cette rencontre qui a mobilisé un parterre de personnalités, le coordonnateur de l’ACC Chérif Bouna Aidara est revenu sur le sens et les raisons qui ont guidé à la tenue de cette conférence

 

Scoosdeziguinchor.com : Mr Aidara pouvez-vous nous présenter votre association ?

Mr Aidara : L’Association Citoyenne des Chérifs (ACC) est une organisation citoyenne des chérifs qui regroupe l’ensemble des chérifs fils petits fils talibés de Darou-Khairy, Darou-Salam, Mahmouda, Binako mais également de Baghère, de Sibicouroto et de Ngoré et ceux qui sont en Gambie Guinée-Bissau et Guinée Conakry, au Mali et en Mauritanie

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Quel est l’objectif visé à travers l’organisation de cette grande manifestation qui a eu comme le centre culturel régional et qui a mobilisé d’éminentes personnalités ?

Notre objectif à travers cette organisation, c’est montrer qu’aujourd’hui nous ne devons plus croiser les bras juste dans nos manifestations religieuses. Il est temps que nous participions également à l’effort de développement national comme cette activité que nous menons aujourd’hui.

Pouvez-vous revenir sur les relations entre le saint homme et les populations de ces localités citées ?

Ce sont ces populations qui ont accueilli le saint homme quand il a quitté la Mauritanie, traversé toute cette partie sud avant de venir s’installer chez nous. Il a apporté en retour à ces populations qui lui ont offert cette hospitalité et avec beaucoup de sacrifices le message de Seydina Mohammed Salam ; un message de l’islam, de tolérance, de paix mais également de développement économique.

Le gouvernement est il à vos cotés pour vous accompagner l’ACC dans sa mission ?

Le gouvernement est un acteur, nous également nous sommes des acteurs qui doivent contribuer à développer ce pays et cette région en particulier. Nous savons que le gouvernement ne peut pas tout faire et nous allons donc jouer nous notre partition de citoyenneté à l’effort national.

Les marabouts, fils et petits-fils du saint homme bénéficient ils d’autant d’égards de la part des autorités étatiques ?

Oui le fait d’habiter tout simplement dans cette partie sud du pays doit inspirer à une discrimination positive. Mais en tant que croyant et par modestie nous ne réclamerons rien. Maintenant à chacun d’apprécier à son niveau. Nous nous travaillons pour les populations et notre soubassement aujourd’hui c’et la religion ; et la religion est dédiée aux populations donc notre interlocuteur ce sont les populations.

Aujourd’hui quelle est votre mission à coté de ces populations ?

Nous aimerions accompagner ces populations dans une dynamique de citoyenneté pour gagner également la bataille de la paix par les valeurs islamiques ; et partant de là ce serait une bonne contribution pour nous d’accompagner l’Etat qui saura apprécier.

Pouvez-vous nous parler un peu de l’héritage du guide tels certains ses écrits qu’il vous aurez légués ?

Non seulement lui a des écrits mais beaucoup de ces fils l’ont également fait. Je peux citer l’exemple de Cherif Cheikh Samsidine Aidera de Darou Khairy qui a écris quatorze (14) ouvrages. Lors de cette conférence tenue au centre culturel régional de Ziguinchor le conférencier est d’ailleurs revenu sur l’ensemble de ces ouvrages. Des ouvrages relatifs à la théologie, la pharmacopée, le développement économique sur l’intégration africaine. Le guide est quelqu’un qui a parcouru l’ensemble de la sous région, de la Mauritanie au Sénégal en passant par le Mali, la Guinée Bissau, la Gambie. Donc il ya une pléthore d’ouvrages disponibles mais en arabes. Nous avons toutefois pris l’engagement de les mettre à la disposition du centre culturel régional de Ziguinchor au profit des populations Il faut signaler également qu’il y a des écrits au niveau de l’IFAN à Dakar sur le saint homme.

A voir son parcours on peut sans risque de nous tromper dire que le saint homme a été un facteur d’intégration affirmé ?

Nous sommes aujourd’hui le produit de cet exemple et c’est ce que nous voulons réactualiser avec de telles initiatives. Parce que le constat est qu’il y a aujourd’hui une perte de valeurs, de repères et nous n’avons dit non. Il faudrait que les populations comprennent que nous qui habitons le sud du pays, région qui traverse des difficultés, nous ne devons pas perdre de vue que l’espoir est permis. Nous allons donc réactualiser l’œuvre du saint pour s’affirmer à travers l’islam, dans le développement et dans la solidarité nationale ; car le saint homme a cette dimension de rassembler les peuples.

 

Propos recueillis par Tapha I. BADJI
scoopsdeziguinchor.com

 

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