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Après des dizaines d’heures sans électricité : La rue se rallume

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Et c’est reparti avec les émeutes de l’électricité. Comme une fièvre contagieuse, les quartiers de Dakar succombent les unes après les autres. Khar Yalla est entré dans la danse la nuit d’hier.

Khar Yalla crache du feu en cette tombée de nuit brouillant. Du feu et de la fumée de bout en bout. L’électricité, cette denrée rare, réchauffe les nerfs. Une vague de jeunes, venus d’on ne sait où, ont exprimé leur colère et se sont très vite fondus dans la nature. ‘Y’en a marre’, c’est le seul mot que l’on a pu tirer de ses bouches juvéniles, portées par des silhouettes qui disparaissent au fur et à mesure dans les pénombres de la nuit.

Sur les lieux, les forces de l’ordre n’ont fait que constater les dégâts. Dégager ces pneus qui brûlent bloquant les deux axes qui mènent à la station Liberté 6, n’a pas été pour eux une sinécure. Armés de bonbonnes de lacrymogènes, le visage chargé de colère, ces jeunes soldats n’ont pu tirer, faute de cibles. La capacité des jeunes de quartier à semer le trouble et à disparaître à l’instant qui suit, force l’étonnement, le questionnement et finalement l’admiration chez les passants.

Des Parcelles assainies à Grand Dakar en passant par Khar Yalla, Liberté 6, Derklé, c’est le même rituel : La tactique du pneu brûlé. Ces jeunes n’en peuvent plus des coupures intempestives qui ont fini de ‘décrédibiliser’ leur pays. Des journées entières sans électricité sont venues à bout de leur patience. Alors ils ont décidé de sortir dans les rues pour pousser ce cri de détresse qui fait souvent du bien lorsqu’on est submergé par la colère. Khar Yalla, avec ses ruelles souvent étroites, étouffe sous ces avalanches de fumée. Difficile pour les passants de respirer, les cars rapides et autres véhicules particuliers ont été obligés de contourner cette voie brûlante. En attendant que les forces de l’ordre rétablissent… l’ordre dans ces lieux tant empruntés par les usagers.

Ce sont leémeutiers de l’électricité qui ont repris du service dans Dakar. Et ce scénario qui avait presque disparu, rythme à nouveau, depuis un certain temps, le quotidien des Sénégalais. La nuit d’hier, Khar Yalla la passait en humant l’air suffoquant du brûlé, en plus d’être dans le noir. Quelle galère !

Amadou NDIAYE

walf.sn

 

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