À moins d’un candidat de consensus, on risque d’assister à un bras de fer entre le Sénégal et le Niger pour le contrôle de la Présidence de la Commission de l’Union économique et monétaire de l’ouest africain (Uemoa). Si le Sénégal possède un profil idéal en la personne d’Abdou Sakho, le Président nigérien a presque fait serment à son prédécesseur de porter à la tête de l’institution sous-régionale Malam Maman Annou, ancien ministre des Finances de la Junte. Avant même la transition, le chef de la diplomatie nigérienne s’était rendu au Burkina pour demander le soutien de Blaise Compaoré, entre autres. Les manœuvres s’annoncent serrées en marge de l’élection du gouverneur de la Bceao à Lomé.
À moins qu’un candidat de consensus ne soit trouvé pour le poste de président de la Commission de l’Union économique et monétaire de l’ouest africain (Uemoa), on risque d’assister à un bras de fer entre le Sénégal et le Niger le 31 mai prochain à Lomé. A défaut d’une entente, les chefs d’Etat seront appelés au vote ou la question renvoyée au prochain Sommet, comme ce fut le cas avec la Présidence de la Cedeao que se disputaient le Sénégal et le Burkina. En effet, c’est en marge de l’élection du gouverneur de la Bceao que le successeur du Malien Soumaïla Cissé sera désigné. Comme le révélait L’As, le Sénégal a porté son choix sur El Hadji Abdou Sakho, commissaire de l’Uemoa, pour porter sa candidature.
Manœuvres nigériennes chez Compaoré
Le chef de la diplomatie nigérienne avait profité de l’audience pour demander au Président burkinabé de soutenir la candidature du Niger. Et le Président nigérien a choisi le Burkina comme l’une de ses premières destinations, à la suite de son élection, pour « remercier Blaise Compaoré », selon ses déclarations rapportées par la presse nigérienne. Comme un marquage à la culotte, sur le chemin de la Chine, Me Madické Niang s’est rendu lui aussi, il y a quelques jours, au Burkina pour plaider la candidature sénégalaise. Une démarche qu’il avait déjà entreprise auprès des Présidents malien et Bissau-Guinéen.
Si le Sénégal peut formellement compter sur les soutiens d’Amadou Toumani Touré, Malam Bacai Sagna et sans doute d’Alassane Ouattara, peut-il compter sur Blaise Compaoré ? Rien n’est moins sûr. Mais des sources croient savoir que les autorités sénégalaises ont trouvé un « deal » avec le Burkina. C’est-à-dire retirer leur candidature à la Présidence de la Cedeao contre un soutien à l’Uemoa. Une proposition difficilement refusable. En tout cas, le Président Wade est optimiste.
Lors de l’investiture d’Alassane Ouattara, il avait amené avec lui son candidat pour le présenter à certains de ses collègues chefs d’Etat. Abdou Sakho, sans aucun doute, a les compétences nécessaires pour succéder à Soumaïla Cissé. De 2004 à 2006, il a eu à occuper le poste de commissaire au Département des Politiques fiscales, douanières et commerciales de l’Uemoa. C’est dire qu’il connaît les rouages de l’institution sous-régionale.
En février dernier seulement, cet expert reconnu avait publié l’ouvrage : « L’intégration économique en Afrique de l’Ouest : analyses et perspectives », dans lequel il aborde des pistes pour relancer l’intégration sous-régionale. En principe, c’est aujourd’hui que le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances Abdoulaye Diop va quitter Dakar pour Lomé, où il devrait être rejoint par Wade, à la suite du Sommet du G8 au Havre.
Cheikh Mbacké GUISSE
lasquotidien.com