Mon cher Riuda
Je t’appelle comme d’habitude par ton nom arabe d’origine.
C’est parce que je n’ai plus ton contact que je te fais une Lettre ouverte.
Lorsqu’il y a quelque temps je t’ai vu décoré par Macky Sall, tel que je te connais farceur,gouailleur, ne prenant rien au sérieux, j’ai pensé que tu étais en train de te dire : ‘’Qu’est-ce que j’ai fait pour le Sénégal pour être décoré ?’’. Effectivement, tu n’as jamais rien fait pour ce pays où reposent tes deux parents,ton oncle, l’aîné de la fratrie, tes deux sœurs,où tu es né, où tu as effectué ta scolarité primaire puis secondaire (Lycée Vanvollenhoven), ensuite les premières années de l’université, pour terminer ta licence et ton Doctorat d’Etat de Droit public en France. Avec ta nationalité française, tu avais été affecté comme enseignant coopérant à l’université d’Abidjan durant deux années. Mais tu n’as jamais travaillé au Sénégal.
Ensuite tu es retourné en France où tu t’es fait avocat, sans plaider, selon tes dires, pour entrer en politique. Habilement, tu a utilisé ta thèse de Doctorat Le général de Gaulle et l’Afrique comme ’’sésame ouvre-toi’’ pour te rapprocher des cercles gaullistes.
D’abord dans la Chiracquie comme collaborateur de Michel Aurillac ministre de la Coopération. Un ministère qui n’est rien d’autre que l’ancien ministère des Colonies, dans le même local (récusé par Sékou Touré, exigeant de ne traiter avec la France qu’entre ministères des affaires étrangères).
Par la suite tu es entré dans la Sarkozie, avec cette fonction peu honorable et sûrement pas bénévole de porteur de mallettes (de l’argent des Gabonais que Bernard O. Bongo donnait à des politiciens français). Obséquieusement et hypocritement tu l’appelais ‘’Papa’’ pour l’amadouer, sachant bien qu’il n’y avait entre vous deux qu’à peine 10 ans de différence d’âge (lui 1935, toi 1945).
Les portes du Gabon t’étant devenues fermées par le fils Bongo hostile à la Françafrique, tu as repris du service en te recyclant dans le rôle de flagorneur de Macky Sall avec des tirades telles que n’en ont même pas fait des militants de son parti. Comme conseiller ? Que peux-tu conseiller à Macky Sall qui connait le Sénégal mieux que toi ? Ta familiarité avec le Sénégal ne va pas au-delà du Dakar Plateau où se trouve le domicile familial. Dans la Médina ou dans une Sicap, tu es complètement perdu. Macky a vraiment choisi le mauvais cheval en comptant sur toi comme thuriféraire. Tu n’es pas pris au sérieux ici. Il n’y a que devant de jeunes journalistes inexpérimentés d’un quotidien pro-Macky que tu peux faire impression.
Tu justifies un troisième mandat pour Macky en invoquant la Constitution. Tel que je te connais, je ne suis pas sûr que tu te soiesdonné le temps de la lire. Et puis, oses-tu parler de troisième mandat en France ? Tu sais et tu acceptes que là-bas c’est inconcevable, mais sous les Tropiques, comme au Sénégal, c’est concevable. Te rends-tu compte de cette bourde, pour plaire à ton nouveau maître ?
Je te fais comprendre que ta façon de t’immiscer dans la politique sénégalaise est hautement condamnée dans le pays. Tu me fais tristement penser à Rastignac, ce personnage des romans de Balzac, beau parleur, arriviste sans scrupules, qui ne se mariait que par intérêt avec fille de banquier, pour bénéficier d’une dot judicieuse.
Je suis tristement au courant de toutes tes turpitudes qui t’on valu le surnom peu honorable de M. Françafrique, avec tes mésaventures de professionnel de la transhumance politique : de Chirac à Sarkozy, de Sarkozy à Fillon dont tu pensais qu’il allaitêtre président, lorsque tu lui offrais deuxcostumes à près de 4 millions de francs Cfa(d’où te vient tout ce magot ?) ; ton rejet parMacron qui a suspendu pour 5 ans la légion d’honneur que Sarko t’avait donnée ; ta radiation de l’ordre des avocats de Paris, ce qui est normal à l’encontre d’un avocat qui ne plaide pas, régulièrement impliqué dans des scandales. Tu as pris comme modèles des personnes peu recommandables comme Jacques Foccart, l’homme des intrigues, le Monsieur-Afrique de l’Elysée et Maurice Robert qui s’était lui-même donné le titre ‘’ministre de l’Afrique’’. Mais eux au moins n’étaient pas des porteurs de mallettes.
Tu es toujours posté devant l’ascenseur d’un homme politique influent pour appuyer sur le bouton de montée, en attente de la descente de retour pour remonter avec. N’as-tu pas remarqué que tu es toujours du côté des perdants ? Ce ne sont pas les Français Sarkozy et Fillon, et le Gabonais Jean Ping qui diront le contraire. Serais-tu un porte-malheur, une poisse pour les politiciens que tu approches ?En tout cas, tu es détesté en France, de même que dans tous les pays africains où tu as mis les pieds.
C’est pour tout cela que ton grand frère Albert (que j’appelle par son nom Ahmed) qui est de mon âge, m’a dit en 2010 qu’il avait coupé tout contact avec toi depuis plus de dix ans alors que vous vivez dans la même ville de Paris. Lui qui a honorablement fait sa vie en France comme éminent professeur d’université. De même que ton jeune frère Rassek brillant dans son métier d’avocat (qui plaide), tes deux sœurs Loumna et Rahme qui ont honorablement gagné leur vie comme professeures de lycée. Pendant que toi tu passais ta vie à courir après l’argent facile. Comment peux- tu te complaire d’ être la brebis galeuse de cette bonne famille ?
Mais tout cela ne peut pas me faire oublier les bons moments que nous avons vécus ensemble à Paris dans la période 1969-73, lorsque tu es venu nous rejoindre. Les matches de football du championnat de France première division que nous allions voir au stade de Saint-Ouen lorsque le Red Star recevait l’AS Saint-Etienne de Salif Keita, ou l’Olympique Marseille de Josip Skoblar. Le café ‘’Le Rostand’’ dans le Quartier latin, où nous avions nos habitudes tous les jours ouvrables entre 13 h et 15 h, avec les Doudou Diène, A. Bourgi, Pierre Ly, Babacar Sine, Patrick Damon, Arnaud Blancher … tous des anciens de Van Vo. Les psalmodies du Coran par le virtuose égyptien Abdou Samad Abdou Basset dont nous nous délections tous deux en écoutant des cassettes de magnéto. Tu n’avais pas à l’époque d’autres fréquentations parisiennes que ce groupe.
Tu as reçu ton héritage islamique de ton père Mahmoud Bourgi, ce pieux musulman que j’aivu prier couché dans son lit de l’hôpital principal de Dakar quand je suis allé lui rendre visite, en compagnie de ton grand frère, la veille de son rappel à Dieu. Mais sache que la Charia, comme l’a enseigné le prophète (psl) est un code de vie (Tirmidji). On ne peut pas se réclamer de l’Islam et se comporter comme tu le fais.
Riuda, malgré toutes tes turpitudes et conneries, je te garde mon estime fraternelle, en te conseillant d’arrêter. Tu voudras bien transmettre mes salutations cordiales à ton épouse Cathy qui elle est une avocate qui plaide.
*Makhtar Diouf