Le Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac) est devenu le syndrome de la corruption généralisée et de la déliquescence de notre administration. Le DAC fantôme d’Itato en est un exemple flagrant.
Au départ, de bonnes idées, comme l’approvisionnement de la région de Kédougou en poisson, et des milliards de recettes qui auraient dû soulager, en partie, la pauvreté endémique dans la zone. Au résultat, les images ci-jointes, qui mieux que tout discours, dressent le bilan de la politique agricole du gouvernement et donnent une idée des raisons de la non atteinte de l’autosuffisance alimentaire.
Les promesses faites aux communautés n’ont pas été tenues. Les activités d’élevage sont au point mort. L’électricité, quant à elle, attendra peut-être que les poules aient des dents. L’indigence est encore là.
Le plus grave n’est pas seulement les quelque 36 milliards de francs CFA, qui appellent un audit indépendant, mais l’absence de mise en œuvre des projets de développement, qui prive ainsi les populations des bénéfices attendus du programme. En outre, cet état de fait continue de saper la confiance des citoyens dans les institutions publiques et renforce l’image de la corruption endémique au Sénégal.
Quoiqu’en diront les juges, le tribunal de l’histoire retiendra que le Prodac est responsable de crimes économiques contre un peuple affamé.
Il est temps de définitivement tourner la page de la mal gouvernance érigée en norme, et mettre fin à la gabegie au sein de notre administration. Cela passe notamment par une réforme des corps de contrôle et la mise en place de mécanismes de suivi efficaces, et enfin, la poursuite des auteurs présumés de malversations.
Thierno Alassane Sall
Député à l’Assemblée Nationale du Sénégal
Président République des Valeurs / Réewum Ngor