XALIMANEWS: La situation chaotique du pays après 48heures de manifestation interpelle le khalife général des Mourides.
Serigne Mountakha Mbacké a dépêché une délégation au palais présidentiel afin de remettre au chef de l’État son dernier sermon prononcé lors de la fête de la korité.
Nos khalifes généraux doivent adresser au Président Macky Sall un message plus ferme – un message de vérité, au nom de tous les gens épris de paix et de justice et qui s’inquiètent à juste raison de la très grave crise politique que nous vivons présentement et dont le Président Macky SALL est incontestablement le seul véritable responsable, du fait de sa volonté de briguer un troisième mandat, alors que la Constitution le lui interdit. Et actuellement, tous les contentieux politico-judiciaires sont sous-tendus par une volonté manifeste de l’exécutif de neutraliser toute opposition politique à quelques mois de l’élection présidentielle de 2024. Et à l’évidence, un dialogue politique n’y changera rien tant que Macky SALL n’aura pas renoncé à son projet machiavélique. Oui, point de paix, sans une justice recrédibilisée (indépendante).
Sans la réforme constitutionnelle de 2016, le Président Macky SALL pourrait faire 14 ans au pouvoir (2×7 ans) ; ce qu’il avait trouvé excessif ; et c’est d’ailleurs ce qui a motivé la révision constitutionnelle en question. Il est donc illogique et incohérent que ses souteneurs d’un troisième mandat interprètent cette constitution [qui visait la réduction de la durée du mandat de 7 à 5 ans] dans une logique qui pourrait lui permettre de faire 17 ans de pouvoir (7 ans +5 ans +5 ans) ; et donc s’il serait réélu, ce ne serait qu’après son magistère (2029) que nul président élu ne pourrait faire plus de 10 ans de pouvoir. Et il aurait fallu tout ce temps là pour que l’objectif de la réforme constitutionnelle de 2016 soit atteint. C’est juridiquement et éthiquement inacceptable ; et aucune sagesse ne pourrait justifier une telle forfaiture. Et c’est dire que si la troisième candidature de Macky SALL passe, ce sera assurément le début de la dictature et du déclin de la connaissance ; et donc autant fermer nos facultés de sciences juridiques, voire nos universités.
POINT DE JUSTICE, POINT DE PAIX !!!