« Vous me tuez tous les jours et maintenant vous voulez que je vous parle », cette phrase sortie de la bouche de Sadio Mané en dit long sur sa situation au Bayern. En réalité, notre icône nationale n’est pas du tout content et il le fait savoir à toute occasion. Doit-on le laisser dans cette situation, ou faudrait-il utiliser notre patriotisme pour le protéger ?
Une Coupe d’Afrique des Nations de football au Sénégal, c’est en grande partie grâce à la contribution de Sadio Mané. Notre icône nationale s’est donnée à corps pour nous offrir ce trophée tant recherché depuis la création de notre fédération de football. Tout le monde est passé, mais personne n’a eu le mérite de nous apporter ce trophée tant convoité sur le continent africain. Sadio a eu le courage de ne jamais abdiquer, blessé contre le Cap Vert, il a tenu son rang jusqu’à nous offrir le but qu’il fallait. Face à la Guinée Équatoriale, il a pris ses responsabilités et s’est fait signer un document attestant toutes ses responsabilités en cas de rechute ou d’accident. Avec ces gestes, on sentait qu’il en voulait. Il a mis devant les intérêts de sa nation. Il a eu le mérite de nous représenter dignement, là où d’aucuns allaient préserver leurs propres intérêts ou ceux de leurs clubs.
Arrivé en Bavière, il a eu la malchance de s’être blessé à quelques jours de la Coupe du monde.
Cette mauvaise passe chez le club bavarois le poursuit au point de le sacrifier au profit des « joueurs allemands ».
Ce traitement n’est en réalité pas du tout « fair » (pas sérieux comme disent les Américains). Sur le plan statistiques, quel joueur bavarois a fait mieux que lui, malgré ces mois d’absence ? On nous dira le Camerounais Eric Maxim Choupo-Moting. Lui, certes a eu le mérite de terminer meilleur buteur du club avec 18 buts et 10 passes décisives. Hormis, cet « Africain », les autres joueurs « allemands » n’ont pas été plus méritants que Sadio, car les statistiques ne mentent pas.
Prenons Leroy Sané, en 32 matchs, il a inscrit 8 buts pour 7 passes décisives. Serge Gnabry, en 34 matchs, il met 14 buts pour 5 passes décisives. Jamal Mussiala, en 32 matchs, il marque 12 buts pour 11 passes. Ses 11 buts ont été inscrits avant la coupe du monde et le 12eme et dernier n’est intervenu qu’à l’ultime journée du championnat. C’était d’ailleurs le but décisif pour le titre. Thomas Muller, quant à lui n’a marqué que 8 buts et délivré 7 passes en 27 matchs. Même rendement pour Kingsley Coman en 24 matchs.
Sadio en 25 matchs a mis 7 buts pour 5 passes décisives en Bundesliga, 3 buts en UEFA champion’s League pour 3 buts.
Comparativement, les autres qui ont eu plus de temps de jeu n’ont pas fait mieux, ou si tel est le cas c’est à des degrés moindres.
Alors pour quoi griller notre Sadio national en Bavière, alors qu’il n’a pas eu la même chance et les mêmes faveurs ?
Son seul tord, c’est d’être entouré par un service de “Com” pas vraiment à la hauteur des attentes, car dans certaines situations il fallait répondre coup par coup. La presse allemande protège ses “joueurs allemands” au moment où Sadio a été “abandonné” ou jeter dans la “gueule du loup” par son propre service de Com.
Faudrait-il continuer avec cette situation délicate ? C’est la question que bon nombre se posent. D’ailleurs sa réponse face à la presse allemande ce soir en dit long sur cette mauvaise passe.
Une icône, on l’a protege par tous les moyens et nous Sénégalais devrions décider à le faire par nos moyens intellectuels et didactiques.
Ne laissons pas notre icône détruit par les “autres”.
Par Papa Waly NDAO, Louisville Kentucky (États-Unis)